Des jeunes et des lettres

La Locandiera / Comédie Française

  

Nouveau théâtre à l’italienne / Arrivée des jeunes

 

 

Excellents comédiens parfaitement dirigés par Alain Françon qui présente une pièce limpide, drôle et grinçante à la fois, dans un beau décor classique et efficace (on passe de chambre en salon, de couloir en buanderie aussi vite que les personnages qui se cherchent, se cachent et se retrouvent) : superbes Michel Vuillermoz et  Hervé Pierre, fat marquis et truculent comte, excellents Stéphane Varupenne en chevalier ne cachant pas sa violence et Laurent Stocker, Fabrizio rustre serviteur; enfin  Florence Viala, excellente aussi, joue une Mirandolina, libre et rouée, femme forte qui, dans cette société dominée par les mâles, est prise à son propre jeu et rentre, hélas, dans le droit chemin du mariage prévu par son père… Et bonheur des autres rôles tout aussi bien joués. Un très bon spectacle !

Retour des jeunes…

La Locandiera de Carlo Goldoni est une pièce de théâtre très intéressante. Chaque personnage est très représentatif de sa classe sociale; d’un coté on a le Comte d’Albafiorita, un vulgaire bourgeois qui a acheté son titre auprès de la noblesse italienne; de l’autre on a le Marquis de Forlipopoli qui incarne cette noblesse mourante. Un troisième noble personnage fait son apparition un peu plus tard dans la pièce, le Chevalier de Ripafratta. Farouche, misogyne mais très conscient que sa classe est en train de disparaître à cause de la révolution française, il dépense sans compter et sans se soucier du lendemain. Mirandolina, une aubergiste, représente, quand à elle, la classe bourgeoise qui commence à prendre le dessus sur la noblesse. Elle est franche, sympathique mais peut s’avérer très antipathique. C’est l’une des rares héroïnes féministes du théâtre. Elle fait plier à ses genoux tous les hommes de son entourage, exprimant ainsi le féminisme du dramaturge Goldoni. En effet, elle est libre et ne veut pour rien au monde sacrifier cette liberté, mais elle n’hésite pas à user de la séduction pour arriver à ses fins.
Le message exprimé dans cette œuvre est très fort et explicite. Il s’agit bien sûr de la maltraitance des femmes et de l’extrémisme sexiste. Ceci s’est très bien matérialisé par le comportement du Chevalier, ennemi des femmes. Mirandolina, finit par lui donner une bonne leçon, en le rendant amoureux d’elle, tout en mettant en péril sa réputation et sa liberté. Son stratagème réussira si bien que le Chevalier deviendra trop « collant ». moralité de l’histoire : Qui creuse une fosse les autres  y tombe.
Cependant, je dois dire que le décor, pourtant très bien illustré, n’a pas été de mon goût:  il ne titille pas l’imagination des spectateurs; une porte fermée peut par exemple symboliser un mystère, mais dans cette adaptation, tout est si bien défini qu’on se retrouve conditionnés; le spectateur n’a plus ce rôle imaginatif dans la pièce, il se contente simplement de regarder ce qui s’y déroule.
J’ai vu cette pièce  avec un réel plaisir. L’humour, surtout celui de Mirandolina, est très prononcé. Le jeu des acteurs est à mon humble avis irréprochable. Même si quelques détails ne sont pas à mon goût, comme le décor, la Locandiera reste une pièce coup de cœur pour moi.
Mahdi N.

Une classique et magnifique Locandiera à la Comédie Française.

La pièce de théâtre écrite par le célèbre dramaturge italien Carlo Goldoni est mise en scène par Alain Françon, jouée par la fabuleuse troupe de la Comédie Français dans la salle Richelieu.
La Locandiera raconte l’histoire d’une aubergiste italienne sublime et habile, Mirandolina. Les voyageurs succombent toujours à son charme et cherchent à attirer son attention. Au cours de la pièce elle est sans arrêt courtisée par Fabrizio, le serviteur de l’auberge, par le Marquis de Forlipopoli et par le Comte d’Albafiorita. Arrive alors, un gentilhomme, le Chevalier de Ripafratta, misogyne qui déclare être l’ennemi des femmes et les détester. Mirandolina, atteint par ce déshonneur, décide de le séduire pour satisfaire sa dignité. Mirandolina slalome entre ses différents prétendants tout en essayant de faire tomber le Chevalier de Ripafratta amoureux d’elle.
Alain Françon ne s’éloignant pas vraiment du texte original d Carlo Goldoni , nous offre des décors sublimes décrivant l’auberge de Mirandolina dans la belle ville de Toscane, Florence. On reconnaît le dix-huitième siècle à travers les costumes et les dialogues joués dans la langue de Molière. Le metteur en scène émet un choix judicieux en sélectionnant ces talentueux comédiens émouvants et amusants dans leur rôle respectif. On est en constant émerveillement tout au long de la pièce, un sentiment de légèreté nous envahit rythmé par les éclats de rire partagés par tout le public.
Un spectacle doux et distrayant, à voir !
Gabrielle D.

Une pièce de théâtre avec du caractère.

La Locandiera de Goldoni est mise en scène par Alain Fançon à la Comédie Française.

La pièce raconte l’histoire de Mirandolina, la patronne d’un hôtel. On sait dès le début que deux de ses clients(deux aristocrates) et le serviteur de l’auberge sont amoureux d’elle. Cependant le Chevalier de Ripafratta, avoue détester les femmes en général. Mirandolina s’engage à le rendre fou amoureux d’elle.
Les décors et les costumes sont de l’époque où se situe l’histoire :  robes pour les femmes et pantalons, chaussettes montantes, veste assortie pour les hommes. Un très bel éclairage représente le soleil. L’ensemble permet le récit d’une’histoire cohérente et nous donne du suspens jusqu’au bout pour savoir que va faire Mirandolina pour la situation finale ? Les acteurs correspondent très bien à leurs personnages par exemple Florence Viala, une femme brune avec un regard profond et un caractère qui ne se laisse pas faire incarne à la perfection Mirandolina.

Une très belle pièce de théâtre. A voir !
Clémence T.

Une comédie spectaculaire à la Comédie Française.

La pièce se déroule dans une auberge où se trouvent un comte et un marquis, tous deux amoureux de l’aubergiste Mirandolina, qui elle n’est pas intéressée par eux. Arrive alors un chevalier qui dit mépriser les femmes et ne les aimera jamais. Mirandolina va donc tenter de le rendre amoureux, ce qui créera une ambiance tout d’abord comique qui deviendra pesante à la fin de la pièce.
Le décor est complexe, il change plusieurs fois au cours du spectacle ce qui nous permet de mieux ressentir la situation.
Le travail de la lumière à travers les fenêtres du décor, nous laisse percevoir le déroulement de cette journée.
Le jeu des comédiens est excellent, particulièrement celui de Michel Vuillermoz dans le rôle du marquis, qui a fait s’esclaffer la salle maintes fois.
La mise en scène re-contextualise la pièce dans son époque ce qui renforce la position des personnages particulièrement Mirandolina.

Un spectacle très attrayant et hilarant. A ne pas manquer !
Aloïs BG

Mirandolina ou comment plaire à tout prix !
Mirandolina, séduisante et autoritaire, fais tomber tous les hommes à ses pieds, particulièrement un marquis et un comte qui cherchent à la séduire à tout prix. Un jour, un homme sexiste et misogyne s’installe dans l’une des chambres de son auberge et ne semble pas le moins du monde attiré par la jeune femme. Elle se lance donc le défi : le faire tomber sous son charme par tous les moyens.
Avec cette pièce, écrite en 1752, le metteur en scène nous plonge avec malice dans cette époque en utilisant des costumes et des décors fidèles à cette époque. Les décors  bougent pour faire passer le spectateur d’une pièce à l’autre de l’auberge, revenant souvent aux mêmes endroits tels que la cour de l’auberge. Les costumes s’adaptent bien aux statuts sociaux des différents personnages (un marquis habillé de beaux vêtements contre une aubergiste vêtue d’une simple robe et d’un tablier). La musique est peu présente mais se remarque lors des scènes de suspens. Le jeu des comédiens amplifié m’a fortement plu, nous rions à des moments que l’on ne remarquerait pas forcément sans cette bonne intonation. J’ai trouvé qu’ils occupaient bien l’ensemble de la scène, se plaçant tantôt au devant, tantôt derrière des colonnes pour se cacher. On reste ici dans une mise en scène classique sans grands changements (comme une interprétation et une mise en scène modernes en parallèle à notre vie aujourd’hui).
Cette pièce met en évidence que dans l’amour, tout en souhaitant rester indépendante et libre, on ne doit pas oublier les sentiments. A voir absolument!
Emma L.

Une distribution parfaite pour La Locandiera de Carlo Goldoni !
La pièce raconte l’histoire d’une jeune femme italienne assez habile, Mirandolina, patronne d’une auberge interprétée par Florence Viala. Dès le début de la pièce on s’aperçoit que deux de ses clients aristocrates ainsi que le serviteur sont éperdument amoureux d’elle. Malgré cela, un gentilhomme, le Chevalier de Ripafratta déclare détester les femmes. C’est alors que la patronne, exprimant le féminisme du dramaturge Goldoni, s’engage à le rendre fou amoureux d’elle.
Il n’y a rien à reprocher sur le modèle de rythme et de fluidité, le message que fait passer cette pièce est très explicite car il exprime en effet l’extrémisme sexiste que l’on peut retrouver sur le comportement du chevalier qui prétend détester les femmes. Pourtant, Mirandolina finit par s’en accaparer.

Les décors évoquant l’auberge située en Toscane glissent d’une pièce à l’autre mais cependant, je trouve qu’ils sont en incohérence avec les costumes d’époque, qui eux expriment le dix-huitième siècle contrairement à l’arrière plan qui me semble plutôt moderne, minimaliste et apparaissant sous forme de pièces vides enlevant toutes fantaisies vénitiennes de l’époque. J’ai trouvé qu’il y avait notamment des passages de scènes répétitives, tout ceci m’a laissé perplexe mais en parfaite adéquation avec notre actualité.
Pauline Q.

Une pièce intéressante qui trouve un certain écho dans notre époque.
Mirandolina, patronne de son auberge, est courtisée par deux de ses clients : Le marquis de Forlipopoli, vieille aristocratie ruinée, et le comte d’Albafiorita, riche bourgeois au titre faux et acheté. Mirandolina profite gaiement des avantages qui accompagnent leurs intérêts. Jusqu’au jour où le chevalier de Ripafratta juge son linge grossier et demande à le changer. Outrée par cette demande et par la féroce misogynie de l’individu, notre hôtesse décide de le séduire pour lui donner une leçon. Rapidement, grâce à des assauts de séduction incessants, le chevalier tombe aux pieds de la belle. Et Mirandolina se sentant elle même fondre face à lui et devant la menace de son honneur et de sa liberté perdue, elle décide d’arrêter le jeu, épouse Fabrizio, son fidèle serviteur et promis par son père, qui attendait patiemment l’heure de cette union.

Alain Françon nous présente des décors soignés et divers, avec un changement fréquents tout au long de la pièce. Cela permet une immersion totale dans l’auberge entière. Mais ce ne sont pas les seuls éléments qui offrent ce rapprochement. Les différents costumes des comédiens sont utilisés dans le même but. Chaque tenue dévoile la classe sociale des personnages : bourgeoisie, noblesse et classe moyenne. Néanmoins, les costumes féminins sont plus mis en avant, afin de montrer les souhaits, les sentiments et les forts désirs de notre gente féminine. Les deux comédiennes se vêtissent pour se faire passer pour noble et Mirandolina change de tenue pour séduire le chevalier de Ripafratta. Cette pièce trouve réellement sa place dans notre temps où la position de la femme dans la société est controversée : d’un coté elle est profondément féministe mais de l’autre elle rappelle la place de la femme et la différence entre les classes sociales. Mirandolina sait très bien qu’elle ne pourra jamais s’unir au marquis, au comte ou encore au chevalier qui sont des hommes avec un statut social beaucoup trop noble et important.
Une pièce profonde et réfléchie, à voir et à commenter.
Serena F.