Texte et mise en scène d’Ahmed Madani
Dix jeunes femmes, nées des parents immigrants ayant vécu en exil, nous racontent des histoires étonnantes de leur passé et différentes traditions, montrant ainsi la place des femmes dans la société. Elles abordent les sujets du racisme, d’immigration et des préjugés autour du rôle de la femme en tant qu’individu. La scène est très simple avec juste un plancher et fond blancs où ce dernier serve aussi d’écran. Pendant le monologue du premier personnage dirigé aux spectateurs, des autres personnages apportent des chaises pour former une rangée. Néanmoins, le jeu des comédiennes rend cette simplicité fascinante. À travers leurs discours on imagine très bien leurs histoires, accompagnés par des images projetées sur le fond écran, des lumières colorées et de la musique pour accompagner les histoires. Les personnages sont des femmes contemporaines, habillées chacune avec son propre style pour représenter leur individualité. Leurs histoires sont émouvantes, ce qui provoquent chez le spectateur une envie d’agir.
Je trouve ce spectacle exceptionnel et captivant, et qui passionne le publique à travers l’humour et l’émotion. Je le recommande de tout cœur. Une pièce de théâtre qui surprend tous les spectateurs !
Vu par Pablo C.
F(l) ammes part d’un concept intéressant. Dix comédiennes de zones urbaines sensibles regroupées sur une scène afin de nous raconter leur vie, ou du moins des fragments. Ces dix femmes, originaires de Côte d’Ivoire, d’Algérie ou d’autres pays se dressent sur cette scène au sol blanc avec en son fond un écran où sont projetées des images.
Le texte d’Ahmed Madame est brillant, car il débute avec plusieurs témoignages, tous intéressants, mais qui à partir du troisième commencent à devenir répétitifs. C’est alors que, lors d’un discours où une comédienne se questionne sur son identité, une femme se dresse dans le haut des gradins en contestant les propos de la comédienne, ensuite rejoint par une autre spectatrice, elle plus proche de la scène. La salle est surprise, s’affole et s’imagine le pire au vu des insultes échangées entre les comédiennes et les deux spectatrices qui descendent sur scène. Cette dispute se révèle alors comme composante du spectacle. Ces deux spectatrices deviennent comédiennes et racontent leurs histoires elles aussi. Le dramaturge a réussi à transformer complètement le spectacle, lui donnant une force fabuleuse.
F(l) ammes, comme son nom l’indique, parle de ses femmes oubliées, méprisées, qui brûlent à la fois de l’envie de se sentir française mais aussi d’accepter leurs origines. Ce texte parvient à mélanger le politique, car oui, le sort de ses femmes dépend du monde politique, mais aussi l’humain. Et cette humanité que dégage la pièce existe grâce à ces dix comédiennes. On ne sait pas si ces histoires qu’elles racontent sont les leurs ou biens celles d’autres femmes, mais leurs interprétations sincères donnent toute sa beauté à la pièce. La grâce de ce spectacle repose aussi sur sa légèreté de ton. Le registre pathétique est parfois présent, mais la joie, l’humour l’est tout autant, notamment lors de cette longue scène de danse où les comédiennes, tout simplement, se déchaînent, pleines de joie.
F(l) ammes nous parle des femmes oubliées, de ces Françaises oubliées, que tant s’acharnent à attaquer pour la seule raison qu’elles portent le voile, ou bien qu’elles mettent des perruques car elles préfèrent les cheveux lisses aux cheveux crépus, alors que ce sont elles qui font la France et qui feront la France de demain. Ces dix comédiennes, à travers des expériences personnelles, se font porte-parole de la colère de milliers d’autres femmes. Et rarement on a pu voir cette rage exprimée avec tant de douceur.
Vu par Fleur L.
Ce fut un spectacle très dynamique et surprenant !
L’histoire de dix femmes, enragées du fait des erreurs que les gens font en permanence sur elles: ces stéréotypes dont ces enfants d’immigrés sont victimes sans rien demander à personne. Les femmes et leurs peurs sont mentionnées comme avec le viol ou les coups. Des femmes qui sont blessées et attaquées pour des signes comme le voile, leurs styles vestimentaires, ou leurs couleurs de peau…
Des anecdotes racontées assez drôles sur leur quotidien, les différences de milieux entre Versailles et Montreuil ou même d’éducation. Pendant cette représentation les normes et les valeurs se mélangent.
Le décor : dix chaises et un écran géant avec des images projetées de quelques visages ; les femmes ont l’air de se libérer de ses préjugés.
On comprend que même si elles abordent cela en rigolant ces femmes en ont assez ; ceci nous amène à songer et surtout à changer les choses ! Les habits sont très divers mais on voit de l’originalité.
Toutes ces femmes sont remplies de joie et d’ambitions pour le futur.
J’ai beaucoup apprécié cette pièce et je pense que c’est sans doute l’une des meilleures pièces auxquelles j’ai assisté durant ma vie.
Ces femmes étaient naturelles et pourtant elles dégageaient quelque chose fort ! F (L) AMMES, ce titre est donc représentatif de femmes qui sont enflammées mais leurs flammes sont entre parenthèses ; on comprend que leurs avis ne sont pas pris en compte.
À ne certainement pas négliger 🙂
Vu par Paula B.
La salle où se déroule la pièce est très spacieuse, elle est contemporaine.
La pièce de théâtre F (l) ammes d’Ahmed Madani évèle la puissance féminine. Ce sont dix femmes venues des quartiers qui se présentent. Elles ont toutes une histoire passionnante à raconter et qui es tournée vers l’art, la liberté, les origines.
La scénographie est assez simple et épurée : un micro à l’avant-scène, neuf chaises alignées dans l’arrière-scène et un mur blanc pour projeter des vidéos. C’est peut-être par la sobriété de ce décor que les dix femmes représentées sont sublimées.
La pièce mélange discours, chant, danse et karaté. Ces tirades sont emplies d’amour, de révolte, de liberté et de questionnement.
Ahmed Madani a travaillé avec les interprètes pour écrire la pièce, elles racontent donc des histoires bouleversantes à cheval entre la réalité et la fiction. C’est durant deux ans d’écoute et d’écriture que la pièce prit forme. Les jeunes femmes sont d’autant plus émouvantes en sachant qu’elles parlent d’expériences personnelles. Certaines des comédiennes étaient anxieuses avant de dévoiler leur histoire.
Cette pièce est à la fois poignante et grandiose.