IVANOV à l’Athénée jusqu’au 1er décembre

IVANOV à l’Athénée jusqu’au 1er décembre

 Vu par Joël C.

Texte Anton Tchekhov mes Christian Benedetti

Ce n’est pas bien de rire du malheur des autres, sauf de ce pauvre Ivanov !

Ivanov met en scène les mésaventures d’Ivanov (Vincent Ozanon) et rien ne lui est épargné : il est pratiquement ruiné, sa femme est malade, il est inconstant, il est veule, et il se plaint tout le temps. Et pourtant, allez dire du mal de lui, il est charmant par sa mélancolie, sa douceur, c’est vraiment le personnage attachant bien qu’il soit légèrement antipathique.
La pièce s’ouvre sur un décor on ne peut plus classique : un grand mur en bois clair avec des poutres, un grand banc  qui fait tout le long de la scène et about sur deux portes, le tout est surplombé par une fenêtre dans le mur qui donne sur la chambre d’Ivanov; sur les côtés extrêmes de la scène, on voit des chaises empilées et un piano qui laisse deviner des changements de décor au cours de la pièce. D’ailleurs quand le décor change, la scène s’éteint et passe à un éclairage complètement différent; commence alors le ballet des éléments de décor que les acteurs modulent eux-mêmes: le grand mur en fond se décompose en panneaux montés sur roulettes qui forment le bureau d’Ivanov, une salle de fête, des confessionnaux, un balcon et enfin un salon pour la scène finale. La pièce est dépourvue de musique mis à part lors de la scène de la fête et de la scène finale, d’ailleurs à chaque fois qu’une musique se joue, pour l’arrêter les personnages tapent sur le piano (on a un peu mal pour lui !). Tout au long de la pièce, les personnages se figent, ne bougent pas, ne parle pas, ces moments là sont un peu gênants car on est dans le feu de l’action et elle est cassée par ce flottement. En revanche, j’ai aimé ce procédé pendant la scène de la fête : tous les personnages se figent, seul Ivanov se met à converser avec l’un de ses amis et sa fille pour affaire, puis, quand ils s’éclipsent, la fête reprend comme si de rien n’était.
Le jeu des acteurs est bon même si les dialogues sont trop rapides pour qu’on comprenne tout, mais les acteurs parviennent à nous faire rire par moment. A saluer la performance de Philippe Crubézy qui joue malgré un pied dans une attelle et des béquilles…

Une pièce agréable pour une bonne soirée.

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