texte de Marius von Mayenburg, mise en scène par Maïa Sandoz
Vu par Solène V.
Une famille « bien sous tout rapport »
Stück Plastik nous parle d’une famille à première vue ordinaire, le père est médecin, la mère assistante d’un artiste déjanté et excentrique ; enfin leur fils de 12 ans qui est en pleine crise d’adolescence.
Après le départ de l’ancienne femme de ménage, le couple ne s’en sort plus et décide donc d’embaucher Jessica pour s’occuper des tâches ménagères et de l’adolescent.
On découvre donc cette femme de ménage en même tant que cette famille extrêmement caricaturale de la société d’aujourd’hui.
L’artiste excentrique duquel la femme s’occupe en tant qu’assistante ne fait que compliquer les choses. Il critique les faits et gestes du couple et décide de prendre la nouvelle femme de ménage pour son inspiration d’artiste. Ce grand bazar, c’est la femme de ménage qui devra le ranger, elle nettoie la saleté abstraite comme concrète de ses patrons sans se poser de questions.
Cette pièce est une caricature qui montre l’inutilité du travail, l’infantilisation, la compassion, le paternalisme, mais aussi la loi du marché, la consommation, le sexe et enfin la maladie.
La pièce est organisée autour d’un salon contemporain dans l’appartement où vit la famille. Le public entoure la scène, les comédiens sont au centre et sont donc contraints de jouer de manière à ne jamais trop tourner le dos au public. La volonté qu’a eu Maïa Sandoz pour cette disposition de plateau est très intéressante et réussie, cela donne une touche en plus de particularité à cette pièce. Les personnages endossent bien leurs rôles et leurs costumes sont bien adaptés. Cependant le comédien qui joue le personnage de l’adolescent était moins convaincant. Cette pièce demande beaucoup d’organisation dans la mise en scène. Je suis époustouflée de tout ce travail.
Cette pièce tout publique m’a vraiment plus ; elle m’a fait rire par ses excès d’interprétation et par sa manière de communiquer les tabous de notre société dans notre quotidien.