Des jeunes et des lettres

Oncle Vania

Un spectacle qui a failli être annulé… Fort heureusement, nous avons su à 17h qu’il était maintenu ! Et à part 4 jeunes qui n’avaient pas de métros pour rentrer chez eux, le groupe quasiment entier a pu voir cette superbe mise en scène de Stéphane Braunschweig ! Oncle Vania joué par des comédiens russes du Théâtre des Nations de Moscou, quelle émotion et quelle justesse !

Un décor magnifique, tout de bois, jusqu’aux images de forêts des actes I et IV :  une piscine centrale, en bois aussi, dont l’eau est à la fois le lieu du plaisir oisif, de la confidence, de la colère et, une fois recouverte, celui du travail et des habitudes reprises, des parois aux lumières changeantes qui exacerbe les émotions de ce huis clos.
Des comédiens exceptionnels !  Magistral Anatoli Béliy / Astrov, sensuelle et fragile Elisaveta Boyarsyaya / Elena, étonnant Evguéni Mironov / Vania notamment
Malgré la barrière de la langue, la plupart des jeunes ont savouré ce spectacle, heureux qu’il n’ait pas été annulé !

  

© Elizabeth Carecchio

Retours de jeunes

Un Oncle Vania très écologique.
Oncle Vania , pièce d’Anton Tchekhov, mise en scène par StéphaneBraunschweig à l’Odéon, raconte le dérapage d’une famille et d’un médecin, on y parle d’ennui, de travail, de faussaire, et d’écologie…
Une grande salle avec le sol en bois, les murs en bois et une partie du plafond ouvert sur les étoiles, une petite piscine ronde en bois également, des arbres hauts, grands et fiers en fond qui, au dernier acte, seront à terre morts : le décor est planté. Il évolue lors des actes (sans ouverture sur l’extérieur dans les deux actes centraux, montrant ainsi l’enfermement des personnages) ainsi que les accessoires : deux chaises longues où l’oncle Vania se repose disparaissent pour laisser place à un piano fermé, jamais utilisé en tant qu’instrument de musique, le metteur en scène représentant ainsi la prison d’Elena et Sonia. La piscine et l’eau représentent aussi l’évolution dramatique : on s’y baigne tout d’abord, c’est le temps des vacances, on peut s’y rafraîchir ensuite (plusieurs personnages passent leur main dedans pour ensuite se mouiller le visage). Il est aussi utilisé comme outil pour laver une colère, puis le bassin est fermé et est installé sur lui un micro qui est utilisé par le professeur pour parler à tout le monde : c’est la fin des vacances, la reprise du travail au service, encore, du professeur.
Tout dans cette mise en scène concourt à traduire ce qui n’est pas dit : les costumes aux couleurs ternes : ennui et mal être ! Seule les robes et les tenues d’Elena, toujours volantes et ouvertes, la mettent en valeur. Les lumières sont chaudes dans les temps des vacances, froides dans le temps des tensions.
Et des comédiens exceptionnels habitent ces personnages !

Un grand moment de théâtre !
Lilou S.

Très bonne interprétation qui nous livre des émotions frustrantes et angoissantes.
Oncle Vania est une comédie dramatique d’Anton Tchekhov mise en scène par Stéphane Braunschweig avec le Théâtre des Nations de Moscou.
Le vieux Professeur Serebriakov décide de s’installer dans la maison de son ancienne épouse, Vera Petrovna, avec sa seconde épouse, une jeune femme nommée Elena. Mais leur arrivée semble bouleverser toutes les habitudes des habitants de la maison : notamment Sonia, la fille issue du premier mariage du professeur, mais aussi son oncle Vania. Au milieu de ce désordre, la beauté de la jeune Elena attise les regards des hommes et le docteur Astrov constate que le climat est “détraqué” et se met en colère contre les Hommes détruisant leur environnement naturel.
Le metteur en scène a su à merveille mettre en relation le concept de climat détraqué sur le jeu des personnages. Les spectateurs assistent aux frustrations dont sont victimes les personnages : Vania et Astrov obsédés par une femme qui leur est inaccessible, Elena luttant contre ses instincts, Serebriakov accablé par sa vieillesse, Sonia complexée par sa laideur et incapable d’être aimée. Le spectateur ne peut qu’observer toute la démence et la violence provoquée par ces sentiments.
Le décor est tout le contraire : très neutre et épuré avec le bassin au centre de la scène et les grands arbres qui l’entourent ; il se détériore petit à petit le long du spectacle et laisse place à des arbres morts, entassés par terre. Le metteur en scène a su à merveille manipuler cette notion de climat détraqué tout au long de la pièce et ainsi relire Oncle Vania.

Très bien interprété par d’excellents comédiens, à aller voir !
Graig L.N