Des jeunes et des lettres

Rhinocéros

 
© Jean-Louis Fernandez

« J’ai considéré que je n’avais pas à présenter un système idéologique passionnel, pour l’opposer aux autres systèmes idéologiques et passionnels courants. J’ai pensé avoir tout simplement à montrer l’inanité de ces terribles systèmes, ce à quoi ils mènent, comme ils enflamment les gens, les abrutissent, puis les réduisent en esclavage. » écrit Ionesco à propos de Rhinocéros  dans son livre Notes et contre-notes
Emmanuel-Demarcy Mota, met en scène pour la 3ème fois ce texte, c’est dire combien il lui tient à cœur et combien Rhinocéros, écrit en 1956, nous parle, et malheureusement nous parlera certainement toujours…
Le désespoir de Ionesco que Béranger porte, est parfaitement mis en scène et joué par un magistral Serge Maggiani, fragile et ö combien humain : il est le seul à résister et à rester homme, malgré ses doutes devant la monstruosité qui a gagné tous ceux qui l’entouraient, et notamment ceux qu’il aimait, mais il est seul, et le choix d’avoir mis en prologue un extrait de l’unique roman de Ionesco, Le solitaire, est une belle idée.
La monstruosité qui gagne, d’abord férocement en « cassant » la société, aux sens propre et figuré, est montrée avec brio, puis l’appel du chant des rhinocéros dominants mais calmes du dernier acte est superbe d’intelligence (ils sont beaux cette fois et, hélas, n’effraient plus !). Hugues Quester est également magistral : sa métamorphose est impressionnante !
Et l’ensemble de la troupe est à l’unisson de ce drame, non dénué d’humour, qui se déroule. Un spectacle très fort !!!

Le spectacle a été suivi d’une rencontre ouverte au public, très intéressante sur le thème de L’animal et l’homme, avec Emmanuel Demarcy-Mota, l’astrophysicien Jean Andouze et le biologiste et philosophe Georges Chapoutier : le groupe y a assisté et plusieurs jeunes ont posé des questions fort pertinentes.

Une soirée de réflexion intense !

Retours des jeunes…

Une pièce vive de bon sens et d’interprétation.

La pièce de  Ionesco est mise en scène par Emmanuel Demarcy-Mota sur la scène du 13ème art.
Rhinocéros est une pièce qui se déroule dans une petite ville, où apparaît un fait étrange, l’apparition de rhinocéros… Les habitants sont alors confrontés à une incompréhension totale alors que  le phénomène se reproduit plusieurs fois : les gens se métamorphosent en rhinocéros et la contagion semble s’accentuer d’heure en heure…  Seul Béranger (le protagoniste) résiste à ce fait, c’est le dernier humain restant qui est contre cette transformation.
Ionesco par cette pièce introduit un réel effet comique très appréciable de mon point de vue mais réussit également à transmettre un message politique fort à travers l’allégorie de la rhinocérite. Aussi la mise en scène de Emmanuel Demarcy-Mota a beaucoup apporté à la pièce du fait des décors en continuel mouvement, ce qui engendre du rythme donc cela ponctue bien la pièce. Le jeu des comédiens est en réelle cohérence avec l’histoire de la pièce; j’ai eu une préférence pour le comédien du personnage principal, Serge Maggiani, une incarnation très juste du protagoniste, par sa caractérisation d’homme en détresse, d’homme dépassé.

Je recommande vivement cette pièce, pleine de rythme et de justesse !
Félicie D.

Une pièce extraordinaire qui met en valeur l’incarnation symbolique du résistant.
Rhinocéros est mise en scène par Emmanuel Demarcy-Mota au Théâtre de la Ville – 13ème Art
La pièce raconte l’histoire d’une petite ville où les habitants se confrontent à l’apparition des rhinocéros. D’abord on en remarque un et puis deux, mais les habitants croient que ce sont des hallucinations. Puis, le nombre des rhinocéros augmente et on se rend compte que ce sont les habitants qui se transforment à cause de la rhinocérite. Le personnage principal, et seulement lui, croit que cette épidémie est une maladie de société et que les gens se laissent aller. Finalement, toute la ville se transforme en rhinocéros sauf lui car il refuse de succomber à cette maladie de la société.
C’est une pièce avec beaucoup de suspense et très énergique ce que j’ai beaucoup aimé. Ce que d’après moi Ionesco a voulu dénoncer c’est que la société développe une pensée unique entraînant les hommes dans ce mouvement, qui délaissent ainsi leur identité pour faire comme les autres, pour suivre la même pensée que la société.
En cela les comédiens et surtout le décor très en mouvement ont bien montré la frénésie de la société.
Les costumes et lumières sont assez classiques et contemporains pour mieux montrer la société actuelle.

Une excellente mise en scène, décors époustouflants, une pièce de théâtre à ne pas fuir ! A voir au contraire !
Crina-Maria B.

Rhinocéros est une pièce antinazie et avant tout une pièce contre les hystéries collectives, des épidémies qui se cachent sous le couvert de la raison et des idées.
C’est l’histoire d’un groupe de personnes confrontées à une situation anormale : l’apparition soudaine et étrange de rhinocéros dans un lieu improbable. Après l’événement, les témoins deviennent hystériques, puis une fois l’existence de ces rhinocéros prouvée, le plus troublant est que chaque habitant se métamorphose en rhinocéros volontairement. Un couple, dont Bérenger, va essayer de résister à cette tentation mais finalement Bérenger sera seul.
Ce que j’ai trouvé frappant dans cette pièce c’est la métamorphose volontaire des personnes en rhinocéros car cela me fait penser à notre société, une société moutonnière où chacun veut faire comme les autres, qui eux-mêmes ont voulu imiter d’autres personnes et ainsi de suite. Cette pièce  l’explique de façon métaphorique, sur un ton humoristique et grave. J’ai trouvé originale la mise en scène de cette dénonciation car elle mélange plusieurs genres, émotions et ressentis sur ce même thème, ce qui donne une véritable force à cette pièce.
Charles F.

La pièce de théâtre Rhinocéros de Ionesco mise en scène par Emmanuel Demarcy-Mota au théâtre de la Ville- 13ème art du 29 janvier au 8 février 2020, mérite d’être vue.
Les habitants d’une ville se transforment tous, petit à petit, en rhinocéros.
Tout d’abord, par la modernité de sa mise scène, Emmanuel Demarcy-Mota a voulu nous montrer une pièce engagée, en montrant l’ascendant que des hommes peuvent avoir sur des femmes. Cette envie de faire bouger les codes, mêlée à une touche humoristique fait du bien !
En effet, Rhinocéros veut montrer une société lourde, qui classe les gens en les rabaissant (les femmes, les alcooliques). Ionesco a voulu faire là, une pièce très forte, intemporelle et qui parle à tout le monde. Et E.Demarcy-Mota l’a bien compris. Tous les événements que notre société a endurés, rend la pièce encore plus forte :  dénonciation du communisme (tout comme George Orwell, dans La ferme des animaux), du nazisme avec la Shoah, mais aussi de l’archaïsme qui touche notre pays depuis maintenant un an, ainsi que le mouvement féministe  « me too ».
De plus, les sons et lumières renforcent la pensée dévastatrice de ces mouvements, en déstabilisant les spectateurs qui ne peuvent voir les rhinocéros mais pourtant, dont ils peuvent percevoir les dégâts qu’ils ont causés.
Dans cette pièce les comédiens comme Serge Maggiani, nous font énormément rire. De plus, E.Demarcy-Mota a choisi de nombreuses têtes d’affiche dans la pièce comme Valérie Dashwood, Hugues Quester ou encore Philipe Demarle nommé au Molière de la révélation théâtrale.

Je vous conseille donc cette pièce de théâtre, pour tout public, qui mêle politique et humour pendant une heure trente !
Adrien P

Rhinocéros d’Eugène Ionesco mis en scène par Emmanuel Demarcy-Mota est jouéeau Théâtre de la Ville hors les murs.
Dans cette pièce, des rhinocéros font leur apparition dans une petite ville. On comprend ensuite que ce sont les habitants qui se transforment en rhinocéros car c’est « une maladie de société » : les gens cèdent aux plus forts. Les rhinocéros n’attaquent pas les habitants directement mais détruisent les bâtiments ou souvent les bloquent. À la fin, tous les habitants, à part Béranger, capitulent et deviennent rhinocéros.
Dans cette pièce, on ne voit pas les rhinocéros au début : ils sont présentés sous forme de bruits et de lumières. C’est plus tard que dans le décor, on verra des têtes de rhinocéros pour manifester le fait qu’ils sont partout. Je n’ai pas trop aimé les masques car je n’y ai pas vu de véritable utilité vu qu’ils sont juste derrière et n’ont pas d’interactions spéciales avec les personnages. J’ai plus préféré leurs manifestations au début car il y a vraiment une « attaque ». J’ai bien aimé aussi à la fin quand Daisy choisi de devenir rhinocéros et qu’elle quitte la plateforme et marche vers la partie sombre de la scène. On la voit peu à peu disparaître. J’ai bien aimé ce moment car ça évoque aussi le fait que devenir rhinocéros, dans la pièce, c’est progressif et volontaire. Après cette scène, il y a le moment où Béranger est seul sur la plateforme : cela montrait que à part lui c’éest le néant. J’ai beaucoup aimé aussi la manière dont les scènes d’attouchements sexuels ou de sexisme ont lieu car c’est très choquant qu’elles soient normalisées. Cela nous rappelle une vérité dure qui nous rend mal ou coupable.

En conclusion, c’est un spectacle que j’ai trouvé très intéressant car on peut observer la société et comment les gens se laissent (ou pas) influencer.
Alice T.

Une représentation plus que moderne au Théâtre de la Ville
Un jour, les habitants d’une petite ville se trouvent confrontés à l’apparition soudaine de rhinocéros. Au début de l’histoire, un seul est identifié, mais par la suite plusieurs apparaissent. Les habitants  pensent tout d’abord à des hallucinations, ensuite  c’est une sorte de maladie qui les transformerait  en rhinocéros. Tout le monde succombe à cette épidémie, sauf Béranger, le personnage principal, ne croyant pas à une épidémie mais plutôt à une « maladie de société ». D’après lui, ce phénomène est uniquement causé par l’acceptation des habitants à cette transformation qui cédent à un pouvoir plus fort et plus puissant qu’eux.
Dans cette pièce, la présence de musique classique s’accorde bien à chaque passage (la musique est en mineur lors des moments tragiques, et en majeur lors des moments d’action ou d’intrigue), elle apporte de la vivacité dans la représentation et accentue l’émotion recherchée chez les spectateurs. J’ai tout aussi bien apprécié le décor qui est la clef de réussite de la scénographie, on remarque facilement le travail acharné effectué derrière par les techniciens. Il en de même pour les acteurs qui jouent plusieurs rôles chacun (ce qui n’est pas tâche aisée), et changent donc sans cesse de costumes, costumes plutôt banals mais qui collent parfaitement aux habits de tous les jours, et respectent donc la réalité de la pièce et de son contexte.

Je recommande cette pièce, car dans l’ensemble  Rhinocéros,  c’est une magnifique représentation du monde actuel, d’une certaine manière, elle nous ouvre les yeux sur la dure réalité qui nous entoure (même si je trouve que certains moments dans la pièce sont déplacés et peu drôles).
Marie-Diane M.

Une représentation tragi-comique qui rappelle les métamorphoses dans la mythologie de l’homme et de l’animal
De quelle manière le changement physique (la mythologie) existe entre l’homme et l’animal ? Nous nous trouvons au cœur de la Place d’Italie à Paris au 13eme Art, une salle du Théâtre de la Ville pour voir Rhinocéros, une pièce de Ionesco. C’est une mise en scène exceptionnelle d’Emmanuel Demarcy-Mota qui précise la situation des protagonistes clairement.
Dans un village, une maladie apparaît qui s’appelle la « rhinocérite ». En ce qui concerne Bérenger qui est dépassé par les événements, cette épidémie n’existe pas. Quoique Bérenger ne croies pas à la rhinocérite, les habitants deviennent de plus en plus des rhinocéros. Grâce à la mise en scène, les rhinocéros sont représentés par des lumières orange qui font des tours d’un côté de la scène à l’autre côté rapidement et par des bruits très forts. L’acteur principal, Serge Maggiani, qui joue le rôle de Bérenger à qui Jean donne des conseils sur la manière de mieux s’habiller et se cultiver devient peu à peu le dernier homme. Grâce aux derniers mots de la pièce : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! », nous observons que Bérenger est un symbole de force.
Au début de la pièce jusqu’à la fin, les acteurs se servent de toute la scène si bien que l’inquiétude existe presque toujours dans l’histoire : quand un rhinocéros passe en courant, l’inquiétude et la crainte s’emparent des habitants, ils parcourent donc toute la scène. Par ailleurs, l’élément qui a des relations fondamentales avec l’utilisation de la scène, c’est le décor. Au début de la pièce, il y a des chaises rappelant une terrasse de café et devant est tiré un grand rideau transparent mais un peu flou qui montre l’absurdité de cette œuvre. Le décor, sur deux niveaux, se casse également. Grâce à la mise en scène remarquable d’Emmanuel Demarcy-Mota, nous observons que les protagonistes sont dans une situation extravagante.

En ce qui me concerne, je pense que c’est une pièce altruiste destinée à tous les âges. Rhinoceros d’Eugène Ionesco est à voir absolument !
Berkant A.

Une intéressante critique de notre société dans une histoire inhabituelle

Cette pièce raconte l’histoire d’un village qui subit une étrange attaque de rhinocéros, événement qui petit à petit s’étend et devient plusieurs attaques plus violentes et rapides. Les gens semblent se transformer eux-mêmes en rhinocéros : seul Béranger, le protagoniste, résiste à ces mystérieuses transformations, décrites comme « une maladie de société».
J’ai énormément aimé cette pièce: elle est très énergique et moderne, ne laisse pas le temps de s’ennuyer, et fait beaucoup réfléchir. À mes yeux, le fait que les personnes se transforment volontairement est une critique de notre société : les rumeurs vont très vite, et beaucoup de gens veulent imiter les autres pour se fondre dans la masse et ne pas trop se distinguer. J’ai trouvé très intéressante la façon dont les rhinocéros sont représentés : au début, ils ne sont qu’une lumière et un bruit, ce qui peut rappeler l’expression «il y a un bruit qui court », et à la fin, quand tous les proches de Béranger se sont transformés, les rhinocéros sont visibles en fond de scène, montrant leur omniprésence. Un autre point fort est le jeu des comédiens, qui est très juste et transmet à la perfection les émotions et caractères des personnages (je pense tout particulièrement à Serge Maggiani, incarnant le personnage principal, qui a très bien interprété ce personnage dépassé par tout).

Cette pièce est sans doute une de mes favorites, de par son message et sa mise en scène. Je vous encourage vivement à aller la voir de vos propres yeux !

Eleonore W.