adaptation et mes de Bruno Geslin
Vu par Susanne P.
Une pièce exceptionnelle, qui provoque toutes sortes d’émotions !
Chroma se joue au théâtre des Quartiers d’Ivry pendant quelques jours tous les ans, cette année étant la sixième.
Chroma raconte le parcours de Derek Jarman, homosexuel atteint du SIDA lors de la vague d’infection de la maladie, perdant la vue. Dans son livre, il utilise les couleurs comme une défense contre la maladie. Ainsi, la pièce reprend l’utilisation de ces couleurs par des danses pour chacune d’entre elles qui reviennent tout le long de la pièce : la danse du rouge, droite et géométrique, la danse du bleu, fluide et constante, les danses du vert et du jaune, énergiques, celle du noir, représentant la mort, en opposition avec celle du blanc représentant la vie.
La pièce fait ressentir au spectateur une grande diversité d’émotions : d’hilarité lors de la présentation excentrique du personnage à larmes d’empathie que certains ne peuvent empêcher de laisser couler, Chroma joue sur les réactions du public pour faire revivre Jarman, dans une explosion de couleurs. La majorité de la pièce est en anglais, langue de Jarman, avec certains passages en français, ce qui apporte une diversité et une beauté exceptionnelle à la pièce. Le jeu des comédiens est merveilleux, et pendant 1 heure et demie, l’on est plongé au cœur des années 90 à Londres, dans la vie d’un auteur parti trop tôt, à 52 ans.
A voir le plus vite possible !
Vu par Hortense M. R.
Une histoire poignante remplie de couleurs et d’espoir !
C’est une merveilleuse adaptation du livre Chroma a Book of Color écrit par Derek Jarman en 1994, année de sa mort.
Elle raconte le douloureux destin de Jarman, artiste activiste queer atteint du SIDA. C’est lors de cette épidémie que sa communauté a été affectée, laissant place à la souffrance et à l’angoisse. Il perd progressivement sa vision cependant il ne perd pas son extravagance. De ce fait, il nous parle de ses couleurs qui nous donnent à connaître ses émotions par le mouvement de danse excentrique de chacune, passant du rouge droit et ferme à l’opposition du noir et blanc, sa mort par rapport à sa vie.
Le spectateur est directement plongé dans son univers queer par ses danses extraverties et la présence de l’anglais tout au long du spectacle. On commence dans une atmosphère de couleurs et d’un ton humoristique avec l’arrivée magistrale du personnage de Jarman. Puis on rentre progressivement dans sa maladie et le ton de la pièce devient grave et cruel. En effet, au début de la pièce les comédiens sont presque dépourvus comme s’ils étaient libres et purs de tout danger qui par la suite avec la maladie finiront par s’habiller en costumes d’une couleur de manière à possiblement se protéger, chose pas faite lors de la transmission de l’infection. Avec la mention de ses anciens amis frappés par cette infection, ainsi que lui-même on voit dans la mise en scène ce cycle de la vie, ce temps qui passe par les mouvements circulaires des personnages ce qui crée de la pitié pour les spectateurs. Cela est davantage touchant par l’admirable jeu des comédiens.
A voir absolument !