Un très beau conte de Noël
Julie Deliquet, metteur en scène, adapte avec finesse le film d’Arnaud Desplechin, “Le conte de Noël” au Théâtre Gérard Philippe dont elle a pris les fonctions de directrice en avril 2020. On suit pendant deux heures et demie, les retrouvailles de la famille Vuillard, une famille qui sort de l’ordinaire, pour les festivités de Noël..
La maman est atteinte d’une grave maladie et a besoin d’une transplantation de moelle osseuse. Problème : les donneurs ne sont pas beaucoup : d’une part le fils indigne, banni par la sœur vertueuse Elisabeth pour un motif qui restera inexpliqué. D’autre part, le fils d’Elisabeth qui sort d’un séjour en hôpital psychiatrique, Paul. Que va choisir la mère ? Choix cornélien, ou plutôt tragédie grecque, car la mère s’appelle Junon.
En entrant dans la salle, s’offre au spectateur une grande scène où il peut apercevoir le salon de cette famille, côté jardin une grande table familiale, côté cour un sapin orné de guirlandes.
C’est alors ici que chacun va raconter son histoire, ses blessures et régler ses comptes, non pas sans fougue. On remarque que la famille est prisonnière de ses non dits et de ses démons intérieurs. La mise en scène dynamique, vivante et poignante met en lumière la profondeur de ses âmes tourmentées. L’utilisation de la musique et de la chanson dans la pièce résonne avec les répliques et les espaces mentaux des différents personnages. Par ailleurs, les comédiens sont très bons (notamment Agnès Ramy et Marie Christine Orry) et nous transportent avec aisance dans cette réunion de famille où l’amour et la haine, les larmes et les rires fusionnent.
Un spectacle drôle et touchant à la fois, à voir absolument !