Vu par Aloys BG, Josepha C. et Yasmine M.
Texte Margaux Eskenazi et Alice Carré mes Margaux Eskenazi
Un silence brisé.
Ce spectacle est en quelque sorte un témoignage car il nous présente des comédiens qui vont jouer le rôle de vétérans de la guerre d’Algérie, ils vont nous raconter leurs histoires. Cette pièce, qui est constituée de faits réels, de textes d’auteurs et d’archives, nous expose l’horreur de cette guerre et pourquoi le silence fut si longtemps gardé. Mais elle n’est pas que sombre, elle nous fait même rire quand la situation s’y prête, car je pense que le but n’est pas de nous accabler mais plutôt de provoquer notre curiosité et ouvrir notre esprit afin de comprendre ce qui s’est passé.
Le décor coupe la scène en deux parties, séparées par un rideau. L’une, au premier plan est composée de trois chaises disposées de chaque côté, jardin et cour, et l’autre, derrière le rideau, représente un décor intérieur. Ce rideau pourrait être l’allégorie du silence, car les comédiens durant leur monologue ont tendance à venir à l’avant scène, mais aussi car ce rideau bouge au cours de la pièce (il s’ouvre un peu, se referme, s’ouvre entièrement) et à la fin du spectacle, il reste ouvert, ce qui pourrait signifier que le silence a été rompu.
Les costumes changent énormément. Chaque comédien en a deux ou trois, ces costumes sont simples et nous aident quant à la période dans laquelle se situe le témoignage.
Ce spectacle est interprété par six comédiens, chacun d’eux incarne deux ou trois personnes et chacun devient, à un moment ou à un autre, narrateur, car chacun d’eux est plus ou moins proche de chaque témoignage. Le jeu varie en fonction des personnages, ce qui nous permet de mieux nous retrouver dans la pièce quand d’anciens caractères reviennent. Malgré cela il m’est arrivé de m’y perdre, tant il y a de personnages.
Le texte est très intéressant, il mélange au jeu des supports audios et vidéos, et les acteurs à certains moments « deviennent » le témoignage en se substituant aux enregistrements, procédé de mise en scène qui parfois engendre quelques longueurs.
Leur démarche, de jeunes gens interrogeant leurs aînés, pour pouvoir se situer et se construire, en rompant le silence individuel et familial qui fut gardé si longtemps, est bouleversant.
Une pièce touchante et marquante.
Aloys BG
Et le cœur fume encore est une pièce très émouvante sur la vie de personnes ayant été touchées par la guerre d’Algérie. Les acteurs sont tous liés à une personne au moins ayant vécu la guerre d’Algérie.
La pièce, portant un sujet lourd, est très bien écrite et la metteuse en scène a réussi à la rendre très drôle par moment. Malgré ces aspects très positifs, j’ai été un peu surprise par le nombre d’informations données sur les nombreux personnages ou sur les lieux. Certes, la guerre d’Algérie fut une guerre longue et impitoyable et cela justifie la volonté de la metteuse en scène de donner ces informations au public mais, tout cela donné au bout seulement d’une heure de représentation est difficile à suivre. Ainsi, en tant que lycéenne de dix-sept ans qui ne connaissait pas l’histoire de cette guerre, j’ai trouvé cette pièce de théâtre difficile d’accès. En effet, Et le cœur fume encore s’adresse, selon moi, à un public averti au contexte politique (partis de l’époque, groupes révolutionnaires…) de cet événement. Ainsi, je me suis demandé qui était la cible de cette pièce? Et je ne pense honnêtement pas que tous les jeunes de dix-sept ans ou moins, sont capables de suivre et comprendre l’intégralité de la pièce.
En revanche, je fus très agréablement surprise par le talent des acteurs et actrices, tous fabuleux. Les acteurs ont l’air touchés et honorés de pouvoir raconter cette histoire. Mon avis final reste donc très positif, j’ai passé un très bon moment et je recommande cette pièce de théâtre aux personnes un minimum renseignées sur la guerre d’Algérie afin qu’elles puissent totalement profiter de ces très bons acteurs et actrices, de cette charmante salle et de cette pièce touchante.
Josepha C.
Et le cœur fume encore raconte les témoignages de personnes ayant vécu la guerre d’Algérie et commence avec la présentation de chaque personnage par les acteurs eux mêmes.
Les acteurs et actrices jouent d’une manière remarquable, avec beaucoup d’émotions et en même temps beaucoup de second degré. Ils jouent parfois plusieurs personnages tout en les incarnant chacun parfaitement bien. Ainsi, la qualité du jeu des acteurs et leur performance sur scène permet de donner un peu de légèreté malgré le sujet complexe et sensible.
En tant que lycéenne de dix sept ans, il y a parfois des moments où je ne perçois pas toutes les subtilités du contexte historique et des différentes parties en présence (les Algériens, les anti-colonialistes, les pieds noirs, les harkis…).
Cette pièce m’a cependant ouvert les yeux sur cette période que je connaissais peu. Elle m’apparait comme un devoir de mémoire : Et le cœur fume encore montre que les plaies ne sont pas encore refermées.
Je recommande cette pièce, car j’ai passé un bon moment mais je pense que de connaître encore mieux cette période permet de profiter davantage des subtilités du spectacle.
Yasmine M.