Fraternité, conte fantastique à l’Odéon Berthier jusqu’au 17 octobre

Fraternité, conte fantastique à l’Odéon Berthier jusqu’au 17 octobre

mise en scène de Caroline Guiela Nguyen

Vu par Maryam H.

Un spectacle intelligent à l’esthétique touchante.

Plongé dans un monde où la moitié de l’humanité a disparu, où l’histoire semble arrêtée, cette mise en scène interroge le manque et l’inconnu, l’espoir et l’acceptation. D’une prise de position forte et marquée, mêlant les langues et les langages, elle nous donne à voir un universalisme spectaculaire d’émotions et de vérité.

La lumière bleutée qui se reflète sur les murs rose et violet offre un cadre onirique, comme hors du temps. Presque chaude et réconfortante, l’atmosphère décrit l’espoir qui ne s’efface pas et sublime la dureté et la froideur des thèmes abordés. L’usage de la vidéo et de la projection présent tout au long du spectacle, très bien exploité, nous ouvre une fenêtre sur l’intime sensibilité des personnages, et nous rend compte du désespoir, de la réalité de la situation. Les musiques épousent ces ambiances floues et tranchées. Ces contrastes constants, ces accords de mélanges, nous obligent à nous immerger complètement dans cet univers fictif que l’on souhaiterait pleinement s’approprier, mais qui peut quelques fois nous échapper.

Complexe et bien menée, une tendre réussite.

Vu par Lilou S.

Une pièce où l’amour est le moteur de l’univers.

Fraternité conte fantastique nous plonge dans un univers où la moitié de l’humanité a disparu. Les personnes restées sur Terre vivent avec leur peine et s’entraident car tous ont perdu un être cher.

La salle utilisée, afin de soutenir les Hommes dans leur douleur, est très grande et fait penser à une garderie avec sa fresque enfantine qui couvre tout un mur. L’idée de garderie nous amène à penser qu’ici les adultes sont devenus des êtres incapables de vivre sans aide extérieure tant leur tristesse est grande. En plus du lieu enfantin, il y a des ballons, des gobelets comme si une fête se préparait. Car c’est ce qu’ils attendent, la joie du retour. Tout comme les enfants qui attendent que leurs parents viennent les chercher afin de rentrer à la maison.

C’est une pièce que j’ai beaucoup aimé voir et écouter. Le décor alternant entre enregistrements vidéo, jeux d’acteurs et retransmissions en direct sur le mur est moderne. Les écrans nous rappellent que nous sommes dans un récit, un conte comme le dit le titre et que les faits qui sont en direct pour nous appartiennent en réalité au passé. La lumière aussi est artificielle et nous rappelle où nous sommes.

La pièce commence par un rideau noir au travers duquel on observe la scène totalement assombrie. L’ouverture du rideau ouvre les pages du livre dans lequel on se plonge. Une fois dans le conte, les rayons de lumière qui passent au travers des fenêtres de la salle sont multicolores, comme une aurore boréale. Ils nous rapportent à l’univers, lieu où tout a commencé.

Un contre-ténor habillé de blanc franchit parfois l’espace et une ambiance fantastique plane en même temps que monte sa voix. C’est un ange qui vient calmer les états d’âme des humains. J’ai trouvé ça très apaisant et agréable. Deux autres actrices rappent, cela permet d’exprimer leurs sentiments.

Ce que j’ai apprécié, ce sont les jeux d’acteurs. Bien qu’ils ne soient pas des professionnels, ils arrivent à nous transmettre la douleur et l’espoir ainsi que le désespoir des personnages. Durant toute la pièce l’espoir de sortir et retrouver sa famille est là, bien présent. Cependant après de longs silences apparaît généralement le désespoir. Je pense que pour ce texte c’est le plus important. Le beau visuel apporte beaucoup mais la profondeur des sentiments de chaque être sur Terre est le plus important face au message partagé.

Fraternité conte fantastique est une pièce que je recommande, vous ressortirez ému !

Vu par Nadège B.

Des larmes et des larmes, une pièce émotionnellement marquante !

Fraternité, conte fantastique est une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Caroline Guiela Nguyen.
Quelque part dans le futur, la moitié de l’humanité a disparu à la suite d’une éclipse. La tristesse envahit les cœurs qui battent de plus en plus lentement. Cela impacte directement l’univers. Ainsi des centres de soin de consolation apparaissent. Les hommes y essaient de prendre soin les uns des autres.
Le spectacle m’a beaucoup plu. J’ai trouvé les décors et les costumes des comédiens de la pièce réalistes et proches de notre époque. Cela permet de se projeter plus facilement dans la situation émotionnelle vécue par les personnages. On y trouve un agencement moderne par la disposition de  plusieurs écrans aux murs. Un de ses écran permet même une transmission directe d’une caméra situé sur scène. Les musiques sont touchantes et variés entre le contre-ténor et le rap qui m’a fait frissonné.
Les comédiens ont chacun des origines et des physiques hétéroclites. La pièce lie plusieurs langues différentes. Cela apporte de la richesse. Les traductions orales ou écrites sont fluides. J’ai vite oublié la barrière de la langue. Les comédiens jouent extrêmement bien. Ils semblent vivre l’histoire. On ne s’ennuie pas. Le spectacle est certes long mais on ne sent pas le temps s’écouler. Il a constamment du mouvement, de l’action entre ce qui se passe sur scène ou sur les écrans. J’ai eu la sensation de voir une série : la densité des événements, les rebondissements, l’entracte qui coupait en quelque sorte l’histoire en « deux épisodes », le suspense provoqué à la fin de la première partie, m’ont donné cette impression.
Si vous habitez aux environs de Paris, allez vite voir ce spectacle avant que les comédiens partent ailleurs en tournée !

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