Sganarelle ou le Cocu imaginaire au théâtre de l’Épée de Bois jusqu’au 19 décembre

Sganarelle ou le Cocu imaginaire au théâtre de l’Épée de Bois jusqu’au 19 décembre

texte de Molière, mise en scène de Milena Vlach et Jean-Denis Monory

 

Vu par Coralie D-G et Agathe H-R

Un fantastique voyage temporel au cœur d’une œuvre emblématique de Molière : Sganarelle ou le Cocu imaginaire.

Mise en scène baroque rencontrant, lors d’un intermède, les grands codes de la Commedia dell’arte ; Sganarelle ou le Cocu imaginaire de Molière, apporte un souffle subtile sur une comédie qui ne cesse de traverser les siècles.

Sganarelle, personnage principal, est marié à Martine. Célie, amoureuse de Lélie, est la fille de Gorgibus. Proposée en mariage à Valère par son père et se croyant abandonnée par Lélie, Célie s’évanouit de désespoir au côté de Sganarelle. Martine, apercevant la scène, pense alors que son mari la trompe. Récupérant le collier tombé de Célie, elle y admire l’homme représenté sur le bijou.
Sganarelle, surprenant sa femme avec le collier, croit également à son adultère.  L’infidélité, passant de personnages en personnages, crée alors un fort dynamisme comique sur le cocuage.

Le décor, la mise en scène, ainsi que le jeu des acteurs sont sublimes !
Sur une scène éclairée à la bougie et rappelant l’univers d’un ancien grenier, de belles robes, de vieux escabeaux, ainsi que des cadres suspendus, montrent un endroit encombré. Atmosphère permettant un véritable voyage à l’ère de Molière ; tout est parfaitement orchestré afin de retranscrire à chacun une image du théâtre comme il se faisait à l’époque.
Parlant dans une langue française fortement accentuée du XVIIème siècle, ne s’adressant qu’au public dans cet ancien objectif d’impressionner le public, le jeu d’acteur est remarquable !
Visages blancs, comiques de gestes, magnifiques costumes d’époque, le style baroque s’accorde parfaitement au texte et aux personnages. De plus, les touches de Commedia dell’arte rappelle le goût de Molière pour cet art populaire. La présence de Lazzi magnifiée par la mélodie de l’orgue de barbarie est un effet qui fonctionne merveilleusement bien afin de souligner les différents procédés comiques.

Je conseille fortement cette pièce ! La mise en scène est sublime, et permet de nous donner une image du théâtre au temps de Molière, ainsi que de l’accent de la langue qui n’est plus celui que nous connaissons actuellement. Ce fut une très belle découverte et j’en garderai un excellent souvenir !
Coralie D-G

Étonnante, curieuse et chaleureuse

Nous sommes saisis, dès les premiers instants, par l’ambiance chaude et feutrée de l’éclairage des bougies et la scène tout en bois nous met dans l’intimité d’un grenier rempli de bric à brac : orgue de barbarie, cadres en suspension, mannequins couverts de costumes aux couleurs harmonieusement nuancées et d’autres aux visages grimés de blanc.

Sganarelle rentre en scène, roulant les R, prononçant les S et les T finaux ainsi que les E muets. La magie opère, nous sommes immergés au temps de Molière, dans sa langue « originelle ». . L’accompagnement à l’orgue de barbarie remplit la pièce d’une atmosphère agréable et intensifie la mise en scène baroque. Les comédiens, aux visages grimés de blanc, à la gestuelle chorégraphiée, aux costumes chatoyants, interviennent par intermittence, dans les cadres suspendus comme des tableaux anciens, déclament et chantent leur texte à la façon baroque.

Célie s’évanouit en apprenant que son père, Gorgibus, veut la marier à Valère alors qu’elle est amoureuse de Lélie. Elle est rattrapée au vol par Sganarelle qui la prend dans ses bras mais elle fait tomber un bijou avec le portrait de son amant. Du haut de sa fenêtre, Martine surprend Sganarelle et pense à un adultère. Ce bijou, circulant de main en main, va semer le soupçon de l’infidélité, contaminant un à un tous les personnages, faisant de chacun d’entre eux le « Cocu imaginaire » d’un autre ! Mais comme dans toutes les pièces de Molière et pour rassurer le spectateur, le dénouement n’en sera que plus heureux.
Le décor est original, la musique est bien placée, aucun temps mort, la pièce est menée avec brio et nous immerge dans l’ambiance baroque du XVIIe siècle.

A aller voir à tout prix, au théâtre de l’épée de bois, à Vincennes !
Agathe H-R

 

 

 

 

 

 

 

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