Style : Seul en scène
On aime : #questionnement #musique
En deux mots : Spectacle interdisciplinaire questionnant les limites du genre
Y aller
MONFORT / 106 rue Brancion 75015 Paris
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté
Nos critiques
Texte et mes Juglair
Vu par Maria Giulia C., Anouk D., et Yvanne M.
Envie de marquer une pause dans le cercle vicieux de votre quotidien ? Permettez-vous de sortir de votre esprit et d’entrer dans celui de Juglair. Vous pourrez ainsi partager ses questionnements et sortir des vôtres en l’espace d’une heure.
D’une place entre les spectateur.ices au sommet de sa barre de pole dance, l’artiste pluridisciplinaire retrace son parcours dans la recherche de son identité grâce à son spectacle Dicklove. Avec un décor et des costumes, par moments très organiques et épurés, et par moments très recherchés et particuliers, jonglant entre les monologues humoristiques, l’euphorie que constituent la danse et la musique et les moments de silence prolongés avec assurance, Juglair donne autant de poids aux mots qu’à leur absence. On se retrouve absorbés, comme en suspens, pendant à chacune de ses phrases ou gestes, dans l’impossibilité de prévoir ce qui va suivre, attendant juste l’éventuelle réponse aux questionnements qu’elle nous inspire. Mais devant un spectacle si envoutant, a-t-on vraiment besoin de réponses ?
Laissez-vous suspendre et jugez-en par vous-mêmes !
Maria Giulia C.
CORPS, PAROLE, MUSIQUE. Ce sont les mots d’ordres du spectacle Dicklove écrit et interprété par Juglair, accompagnée sur scène par le musicien Lucas Barbier.
Cette pièce nous amène à remettre en question notre conception du genre et notre tendance à toujours ranger les gens dans une case, ceci en utilisant l’humour, notamment en se moquant des préjugés qui caractérisent les femmes et les hommes dans la société, mais aussi à travers des moments plus émouvants, appuyés de très belles images et une musique impactante.
Dicklove est un mélange entre sobriété et extravagance. En effet, on peut voir une mise en scène très élémentaire, composée seulement d’un mât chinois et d’une barre de pole dance (il s’agit en réalité de deux agrès pratiquement identiques, mais le premier est plutôt considéré comme masculin et le second comme féminin) ainsi que des instruments de Lucas Barbier. Durant toute la première partie du spectacle, Juglair n’est vêtue que d’un short et d’un débardeur, tous deux couleur chair, presque organiques. Cependant, les jeux de lumières, la musique, le costume de fin qui fait paraître la comédienne comme une extraterrestre, ainsi que le propos de la pièce en lui-même donnent un aspect grandiloquent au spectacle.
Cet entre deux entre sobriété et extravagance est très intéressant, mais peut tout de même laisser une légère frustration, due à l’impression qu’il ne permet d’exploiter totalement aucune de ces deux caractéristiques.
Dicklove est une pièce intrigante qui traite avec justesse d’un sujet complexe.
Anouk D.
Un spectacle hybride, qui questionne sur le genre.
Sur une scène avec deux bars de pole dance, Juglair raconte avec humour ces questions sur l’identité. Tout au long du spectacle, elle joue avec les stéréotypes de genre, passant de « il » à « elle », puis en « drag queen ».
Il y a beaucoup d’acrobaties sur les barres de pole dance avec un accompagnement musical.
Le jeu de Juglair pendant tout le spectacle était à la fois drôle, émouvant, et surtout époustouflant, et était accompagné de Lucas Barbier, un musicien tout aussi époustouflant. Pour mettre en avant ses questionnement existentiels, Juglair utilise des talons pour passer de « il » à « elle », avec humour ; en s’asseyant comme une « femme », la comédienne fini toujours par écarter ses jambes. Elle utilise aussi un maquillage pompeux, habillée d’un long manteau rose pour jouer une « drag queen » qui se pose deux questions « Je suis quoi ? Je suis qui ? » et qui chante une chanson aux paroles marquantes : « Respect your sexe ! ». Pendant la phase « drag queen », le musicien chante l’égalité entre « trans, cis, queer, non binaires » qui ambiance et questionne toute autant l’identité.
Ce spectacle, sur une petite scène, avec seulement une comédienne et un musicien qui ont pour but de nous ouvrir les yeux sur les questions d’identité, est réussi, en utilisant l’humour et en jouant aux frontières du genre.
Juglair, avec sa maîtrise gestuelle et vocale étonnante, et Lucas Barbier, avec ses créations sonores plus ambiançantes les unes que les autres, ont créé un spectacle avec un thème trop peu traité, et ont réussi à le mettre en lumière en un seul spectacle.
À voir absolument !
Yvanne M.