Des jeunes et des lettres

La Double Inconstance de Marivaux / TQI

double-inconstance Affiche Mise en scène Adel Hakim

Le mercredi 18 novembre, nous étions avec une très grande majorité des jeunes de TREMPLIN 1, accompagnés de quelques parents, au TQI (Théâtre des Quartiers d’Ivry) pour voir LA DOUBLE INCONSTANCE de Marivaux, mise en scène Adel Akim.

C’était quelques jours après la tragique soirée du 13 novembre et le jour même de l’intervention à Saint Denis, et pourtant, ils étaient là et ont tenu à ce que la rencontre prévue avec l’équipe artistique ait lieu !
Une belle manière d’opposer à l’obscurantisme porteur de mort la VIE , l’ART et l’EDUCATION.
Une belle soirée aussi avec une lecture et une scénographie très contemporaines de la pièce de Marivaux qui montrent combien son propos était universel, avec des comédiens doués pleins d’ énergie.
Une belle rencontre avec toute l’équipe à la suite du spectacle : comédiens et metteur en scène ont répondu aux questions des jeunes. Un bel échange !
MERCI à eux pour leur engagement, à l’équipe du TQI pour sa disponibilité.

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Une pièce bien accueillie par les jeunes, les critiques en témoignent…

… de Garance G.

Une pièce qui coupe le souffle, pleine d’émotions au théâtre Antoine Vitez des quartiers d’Ivry.

La Double Inconstance de Marivaux a été mise en scène par Adel Hakim. C’est une pièce qui nous plonge d’emblée dans la complexité du pouvoir et dans un système politique où tous les moyens sont permis.

En effet, Marivaux nous conte l’histoire d’un Prince éperdument amoureux de Silvia, une femme du peuple, elle même sous le charme d’Arlequin un pauvre paysan. Il décidera alors avec l’aide de Flamimia et Trivelin, ses confidents, de détruire l’amour de Silvia et d’Arlequin. Les manipulations s’enchaînent alors, entraînant des confusions puis des confessions qui traduisent la difficulté de la fidélité et de l’innocence, entraînant les personnages à renoncer à leur convictions personnelles pour se laisser piéger dans les rouages du pouvoir et de la puissance du savoir. C’est là tout le fondement de l’intrigue et le message que transmet Marivaux.

Cette pièce écrite en 1723 est notamment réussie par la mise en scène moderne d’Adel Hakim qui place l’histoire dans le monde d’aujourd’hui dans le but de montrer la réalité sociale. C’est donc pour cette raison que Silvia et Arlequin sont des jeunes de banlieue, le Prince un dirigeant démocrate en costume très chic et Flaminia une femme toujours élégante. Ces costumes permettent de ne jamais oublier la lutte des classes qui rythme les ambitions des personnages derrière les histoires d’amour.

C’est ainsi une histoire palpitante que nous propose Adel Hakim, interprétée brillamment et fort sincèrement par Jade Herbulot (Silvia) et Mounir Margoum (Arlequin) touchants dans leur détresse, Frédéric Cherboeuf (le Prince) et Irina Solano (Flaminia), où chacun tente de trouver sa place comme Lou Chauvain en Lisette rejetée par chaque classe de la société, Malik Faraoun en Trivelin et Etienne Coquereau en Seigneur.

Un spectacle magnifique avec une belle intrigue ! A voir absolument !

… d’Aurélia T.

Imaginez une succession d’intrigues amoureuses, où les couples se font et se défont, avec des dialogues drôles au subjonctif, et un décor contemporain : voilà un spectacle captivant où passer une très bonne soirée !

La double inconstance raconte l’histoire de deux amoureux, Arlequin et Silvia, séparés par le prince et qui vont employer un stratagème pour se retrouver. Le Prince, demande d’abord à Lisette qui va échouer, puis à Flaminia, de séduire Arlequin, pour récupérer Silvia dont il est amoureux. Lisette finit, rejetée et incomprise, par sombrer dans la démence, tandis que deux couples se forment : Arlequin et Flaminia d’un côté, Le Prince et Silvia de l’autre.

Le metteur en scène a voulu mêler l’époque dans laquelle a été écrite la pièce et l’époque actuelle : il a gardé le texte original et a choisi des costumes et un décor contemporains. De grands tableaux projetés servent à marquer les changements d’actes et la richesse du Prince, mais également à montrer, par leur thème, la cruauté sur les femmes.

Les acteurs sont vraiment « dans la peau de leur personnage », ils parlent distinctement ce qui aide à comprendre un texte dont la langue, pleine de subjonctif, est difficile à comprendre.

Je recommanderais ce spectacle que j’ai trouvé très intrigant, car à aucun moment on ne peut deviner comment la pièce va finir.