Des jeunes et des lettres

Roberto Zucco de B.M.Koltès / TGP

 

roberto-zucco TGP Le 14 février 2016 à 15h

Un texte magnifique, un comédien qui illumine le personnage de violence et de douceur entouré d’une équipe de 13 comédiens engagés dans leur jeu (excellente Gamine et Dame du square notamment).

zucco zucco 2 © Jean-Louis Fernandez

La représentation a été suivie d’un échange avec Anne-Laure Benharrosh, enseignante en lettres et responsable d’ateliers de philosophie.

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Les retours des jeunes…

De Nizar R.

 
  Roberto Zucco est une pièce de Bernard Marie Koltés mise en scène de Richard Brunel inspiré de faits réels,  l’affaire Succo qui a fait grand bruit et cette pièce a fait polémique lors de sa création.
   Roberto, évadé de prison, où il a été enfermé pour le meurtre de son père, retourne chez lui pour prendre des affaires militaires à lui et il tue sa mère puis il fait la rencontre d’une jeune fille qui va s’offrir à lui (elle lui donne sa virginité), cela crée de fortes tensions  au sein de cette  famille .Roberto continue son chemin et tue un chef de police et prend son arme . Le frère de la fille décide de la faire travailler en tant que péripatéticienne contre une forte somme d’argent .Zucco prend une femme comme otage ,il tue son fils pour une « Porsche ». Roberto revient sur sa première scène de crime,  convaincu qu’il ne sera jamais pris,  il est finalement appréhendé .
   Durant ce spectacle une mise en scène particulière est mise en place : elle est adaptée parfaitement au fond et à  la forme de cette pièce originale .Mes éléments de la mise en scène préférés sont les panneaux mécaniques suspendus au plafond qui forment les pièces des maisons ou les différents lieux de la pièce . Durant la pièce des effets sonores et musicaux accompagnent l’action en cours . Le jeu des comédiens est bien fait ,il est adapté à ce genre de pièces avec quelque touches d’ironie,  cela rend la pièce plus attractive .
 Bonne pièce .
De Léa L.

J’ai trouvé la pièce très intéressante par rapport à la mise en scène et l’histoire qui regroupe en elle-même deux histoires (celle de la jeune fille amoureuse et Roberto Zucco évidemment).

Je ne m’attendais pas du tout à cela après avoir fait des recherches sur l’histoire de Roberto Succo.

Il y a plusieurs séquences intéressantes comme la première scène, celle où l’on voit les deux gardiens surveillant la prison. De très belles paroles et questions psychologiques qui laissent à réfléchir durant la pièce.

Le comédien qui incarne Roberto est parfaitement adapté, je l’imaginais exactement comme ça à quelques détails près, et les personnages en général sont bien représentés. Par contre une scène m’a beaucoup interpellée :  celle où Zucco tue l’enfant de la femme du parc, celle-ci ne réagit pratiquement pas, au contraire elle suit Zucco dans sa folie, voire elle l’admire. Je n’ai pas compris comment c’était possible et crédible…

Les passants, quant à eux, reflétaient parfaitement la société moderne et le jugement des gens en général.

Une des dernières scènes que j’ai trouvée particulièrement importante est celle où Zucco est sur le toit, se déshabillant et criant. Les costumes et les décors font paraitre cette scène tellement réelle que j’avais l’impression d’ être vraiment sur les lieux de l’acte au moment présent.

Au final j’en garde un assez bon souvenir, malgré les quelques incohérences, certains passages et dialogues laissent à réfléchir et je trouve cela particulièrement intéressant durant une pièce de théâtre.

Le jeu des comédiens est très réussi ainsi que les décors minimalistes mais réalistes qui correspondent parfaitement au texte original de Koltès

De Théodore M.

Un magnifique Roberto Zucco au théâtre Gérard Philipe

Cette pièce de Bernard-Marie Koltès a été mise en scène par Richard Brunel, le rôle de Roberto étant interprété par Pio Marmai.

Roberto Zucco raconte l’histoire du criminel italien éponyme qui, dans les années 80, tua son père, fut attrapé et emmené en prison, s’évada et alla tuer sa mère. Il tua par la suite un inspecteur de police ; il eut une relation avec une jeune fille qui tomba amoureuse de lui et le dénonça à la police. Dans une autre scène il prendra en otage une bourgeoise et son fils, il assassinera ce dernier à la fin de celle-ci. Il se suicidera en prison.

J’ai trouvé la mise en scène admirable avec l’utilisation de décors mouvants donnant à la pièce une certaine fluidité. Ils permettent de créer plusieurs environnements différents : l’intérieur d’une maison, un jardin public, le toit d’une prison et même le couloir d’un métro le soir. Ces fameux décors sont : une passerelle et un escalier roulant, une table et des chaises ainsi que des panneaux amovibles. Je trouve par contre dommage qu’il n’y ait que l’avant de la scène qui soit en majorité utilisé. J’ai beaucoup apprécié le jeu d’acteur de Pio Marmai qui a bien su s’imprégner du personnage et en retranscrire les différents caractères : son caractère fou lors de la scène de la prise d’otage mais aussi sa culture et son envie d’apprendre lors de la scène du métro. J’ai aussi aimé l’interprétation de la Gamine par Noémie Develay-Ressiguier.

J’ai trouvé ce spectacle très intrigant.

Kirian C.

En ce 14 Février, Des Jeunes et des Lettres s’apprête à voir un spectacle, pas vraiment romantique dans une ville pas très romantique non plus : Roberto Zucco à Saint-Denis.

Pour résumer, cette pièce raconte l’histoire d’un homme, Roberto Zucco, emprisonné pour avoir assassiné son père. Dans cette pièce nous voyons son retour dans la vie après avoir réussi à s’enfuir. Et bien à son retour, il se fait plutôt discret, après tout il ne fait que tuer sa mère, détruire une famille déjà bien abimée en ayant une aventure avec la cadette encore mineure, tuer un inspecteur de police à ses trousses et enfin le fils d’une dame qui passait par là. Avouez qu’il y a plus gai pour une Saint-Valentin !

Maintenant, je dois admettre que je ne sais pas vraiment par où commencer cette analyse car comme quelques-uns de mes camarades, je suis passé complétement à côté de la pièce. Je suis même incapable de dire si j’ai aimé ou non. J’ai eu l’impression de voir dans une même pièce, plein d’histoires différentes mais avec les mêmes personnages.

Tout d’abord, les décors étaient en parfaite adéquation avec la pièce : les murs coulissants de la scène étant fait de sortes de matériaux de récupération, plaques métalliques, parois en plastiques, structures de barres de fer… tout cela rappelle le milieu pauvre dans lequel les personnages évoluent. C’est dans cette espèce de bidonville que Roberto vient d’abord se réfugier et qu’il y rencontre la gamine.

D’ailleurs, c’est ce quartier miséreux qui engouffrera les personnages, ils finiront morts, prostituées ou en deuil.

Pour ce qui est de la lumière, dans l’ensemble, la pièce était assez sombre à l’exception de deux scènes, celle où il se retrouve dans le métro avec le vieil homme et la scène du parc avec la femme bourgeoise. Pour moi ces deux scènes sont lumineuses car on y trouve les deux seules « bonnes » actions de la pièce. Au début, je pensais qu’il tuerait le vieil homme du métro car il était assez proche de lui, toujours aussi agressif dans sa façon de bouger et de parler et aussi parce qu’il commença d’abord par lui enlever des mains ses affaires. Il n’en est rien, il finit par lui parler de ses rêves de culture. Dans la scène du parc, il délivre en quelque sorte l’élégante bourgeoise qui est prise pour une idiote par son entourage en la kidnappant.

Tout comme le décor, les costumes étaient très représentatifs de la classe sociale des personnages. Pour la plus-part, ils étaient habillés de façon très peu soignée, jogging, veste de survêtement, jean (…) En revanche je n’ai pas compris pourquoi les acteurs se mettaient nus par moment, surtout Roberto Zucco qui finissait torse nu dans chaque scène. Peut-être était-ce sa fragilité et sa force présentée en même temps…

J’ai trouvé la mise en scène assez étrange et retrouvé ce qui m’avait dérangé dans  Pinocchio : le spectacle était saccadé. Il y avait des noirs très souvent et nous passions à une autre scène avec une atmosphère complètement différente. C’est ce qui m’a donné l’impression de voir plusieurs histoires différentes mais avec les mêmes acteurs.

Malgré ça, l’espace était très bien réparti entre les acteurs, je balayais toute la scène du regard pour pouvoir voir tous les acteurs (exemple : la scène de l’arrestation de Roberto ou encore lorsqu’il se bat avec un autre homme dans la rue car il est ivre mort).

Une autre chose m’a dérangé, c’est le fait qu’aucun personnage n’ait de prénom à part Zucco.

En résumé, cette pièce ma laisser perplexe.

De Nathan B.

Je vais vous faire la critique d’une pièce que j’ai vraiment appréciée, et j’espère vous donner envie d’aller la voir

Cette pièce s’intitule Roberto Zucco écrite par Bernard Marie Koltes et mis en scène par Richard Brunel au théâtre Gérard Philippe que j’ai pu voir le 14 février 2016.

Cette histoire nous invite à suivre la fuite d’un tueur, d’un évadé de prison, et de bien d’autre péripéties, jusqu’au tombé de rideau.

Les décors étaient amovibles, on est donc passé d’une prison à une salle à manger en passant par un tunnel de métro jusqu’à un parc public. Ils étaient assez réalistes. Et plus du décor en lui-même, ce que j’ai vraiment bien aimé, c’est sa gestion : elle est fluide et rapide, on passe bien d’un endroit à un autre, et le fait que les décors bougent vite mais qu’on les voit se déplacer, cela pourrait faire penser à ce qu’on voit quand on court ou quand on prend le train : on revient bien sur le thème de la fuite.

Les costumes représentent des gens de la classe populaire des années 80-90, et ils sont très réalistes ; ce qui m’a beaucoup plu aussi, c’était les messages qu’ils passaient : par exemple la jeune fille à qui on donne des noms d »oiseaux, il y a une rupture du personnage dans la pièce , et elle est appuyée par son changement vestimentaire, c’est d’ailleurs le seul personnage de la pièce qui change de tenue…

Au niveau de la lumière, il n’y a pas beaucoup de jeu dessus : pas eu de noirs ni de couleurs différentes, on reste sur les spots qui visent les acteurs.

Il n’y avait pas de musique, donc pas de silence, et les bruits remarquables sont ceux des tirs de pistolet de Zucco.

Il y a de très bons jeux d’acteurs, ils vivent la pièce et ça se sent, les sentiments et les expressions passent entre les protagonistes et le public. Pour ma part, aucun des comédiens n’a vraiment attiré mon attention plus qu’un autre.

Je suis donc ressorti du théâtre en ayant passé un bon moment, et je le conseille vivement, il est d’autant plus puissant qu’il présente une histoire vraie.

D’Elie M.

Un adolescent, sept meurtres, une cavale, une histoire, une pièce de Bernard-Marie Koltès mise en scène par Richard Brunel qui raconte la cavale romancée de Roberto Succo (Zucco) dans les années 80 en Italie.                                                                                        

Robert Zucco un dangereux criminel qui vient de tuer son père s’évade le soir même de son arrestation. Débute alors sa cavale remplie de meurtres, à commencer par celui de sa mère , et de rencontres dont la plus importante est celle de la Gamine , qu’il viole et qui , pourtant , tombe amoureuse de lui . Mais Roberto l’abandonne, il traverse le quartier du Petit Chicago où il assassine un inspecteur, il se retrouve dans un square où, après une prise d’otages, il tue un jeune garçon. Pendant que sa cavale continue, la Gamine entreprend tout ce qu’elle peut pour le revoir mais n’hésite pas à le dénoncer à la police. Elle sera donc l’agent de la chute de Zucco et causera son arrestation. Mais une fois encore, à peine arrêté, Zucco s’évade puis disparaît, sous un soleil aveuglant.

Cette pièce m’a vraiment agréablement surpris par la mise en scène simple mais très réussie et par le jeu d’acteur époustouflant de Pio Marmaï (Roberto) et des autres comédiens ; j’ai par ailleurs beaucoup aimé les éclairages et ai apprécié les costumes par leur simplicité. Je pense que tout cet ensemble permet pour le spectateur de mieux se concentrer sur le jeu et non sur ce qui se trouve tout autour.

Une très belle pièce, ce Roberto Zucco mis en scène par Richard Brunel très réussi. A voir absolument.

De Mikhaïl T.

Roberto Zucco est une pièce française de Bernard-Marie Koltès. Notre association avait le plaisir de voir la mise en scène de Richard Brunel.

L’auteur écrit sa pièce en s’inspirant de l’histoire réelle de Roberto Succo, criminel italien. Ce jeune homme de 16 ans, qui a tué son père, s’échappe de la prison pour tuer sa mère… Il est l’incarnation du monde violent et moderne.

Le metteur en scène est excellent. Je me suis complètement plongé dans l’atmosphère solitaire et effrayante de la pièce. . Certainement, c’est une pièce urbaine : une prison et un appartement, une maison publique et un poste de police, un parc de la ville et une station de métro. Le décor est divers : après le parc lumineux, la scène se transforme en une rue boueuse et sombre. Des centaines de paquets tombent du ciel, transfigurant la scène. Ce changement est très élégant et discret

La musique change aussi vite que le décor. Pendant quelques minutes, le violon joue une mélodie triste et juste après, la musique moderne, la musique électronique frappe mes oreilles.

Les situations de cette pièce sont toujours sur le bord de la farce et de la tragédie, de la passion et de l’ironie. Roberto Zucco est un antihéros. En regardant ce spectacle je ne pouvais pas  m’inquiéter pour lui, car ses actions et le monde dans lequel il vit, me paraissaient irréels, illogiques, absurdes, ainsi dans la scène du parc, Roberto tue un garçon et la mère de cet enfant se jette dans les bras de l’assassin…

Le sens de cette pièce est un mystère pour moi. Je ne trouve pas les mots pour exprimer mes sentiments. Mais je vous conseille absolument de voir cette pièce qui provoque une telle tempête d’émotions.