Des jeunes et des lettres

La double inconstance

logoepeedebois-hd 2 décembre

Texte Marivaux mes René Loyon

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Un salon de velours rouge serré entre deux pans de murs rouge et blanc : la « cage dorée » dans laquelle évoluent les personnages de La double inconstance telle que l’a conçue René Loyon permet de faire sonner le texte de Marivaux avec force. On « achète » les cœurs (et les corps), on séduit, on se trahit, on manipule et on corrompt, tout cela dans une certaine frivolité : tout semble léger même si le propos est grave !
La mise en scène rythmée et resserrée, le jeu juste des comédiens donne à voir une « double inconstance » très intéressante, que les jeunes, à la sortie, semblaient avoir apprécié.

On attend des retours plus réfléchis lors des tables rondes à venir.

Quelques critiques 

Une mise en scène simple de René Loyon, un jeu parfait et plein d’émotion à la Cartoucherie.

La double inconstance de Marivaux raconte les manœuvres de Flaminia, proche du Prince qui a enlevé Silvia, pour tenter de séparer deux amoureux, Arlequin et Silvia.Cette dernière croit ne pas connaître le Prince. Or, elle l’a déjà rencontré mais sous une fausse identité. En effet, le Prince s’est fait passé pour un officier du Palais qui aime Silvia et dont l’amour pourrait être réciproque si elle n’était pas déjà promise à Arlequin. Lorsque l’officier avoue sa vraie profession à Silvia, celle-ci décide de rester à ses côtés et Arlequin choisit alors d’épouser Flaminia. Tout est bien qui finit bien, comme tout récit de Marivaux!
Assise dans le très beau théâtre de l’Epée de bois, dans lequel je n’étais jamais allée, j’ai pu assister à une représentation presque familiale avec un décor minimaliste, une lumière rouge, une scène proche et un jeu contemporain des comédiens. La double inconstance devient drôle grâce à Hugo Seksig alias Arlequin qui a l’allure et le costume modernes -chemise ouverte et bretelles- d’un garçon de banlieue.
Deux idées se dégagent principalement de cette représentation: l’amour entre une Silvia juste et un Arlequin convaincant qui diminue progressivement et la solitude de cette dernière enfermée dans le palais du Prince. On ressent de façon évidente la
passion puis l’éloignement que Silvia porte à Arlequin dans son ton énergique et vif au départ puis de plus en plus monotone au fur et à mesure que son amour faiblit. De même, on comprend aisément l’isolement de Silvia grâce aux décors: l’antichambre du palais est uniquement représentée par deux murs, et non trois comme il est habituel au théâtre, renforçant par l’angle ce côté oppressant. Enfin, le choix osé d’absence de musique montre à quel point Silvia n’a pas de lien avec l’extérieur.
Une mise en scène donc simple, claire et compréhensible qui renforce ce texte fort deMarivaux, joué par de très bons comédiens ! A recommander !
Ninon S.

Nous sommes allés voir La double inconstance, le 2 décembre 2016 au théâtre de l’Epée de bois, un magnifique théâtre où j’ai pu admirer tout le travail sur le bois qui rend à la salle entière une ambiance chaleureuse. Celui-ci se situe à la Cartoucherie (une ancienne usine de fabrication de cartouches de fusil qui se répartit maintenant en plusieurs théâtres indépendants).
L’œuvre de Marivaux est mise en scène par René Loyon. L’histoire consiste en un drame amoureux où Silvia, une jeune paysanne est partagée entre son amoureux Arlequin (interprété par Hugo Seksig) et le prince (interprété par Augustin Passard) qui tombe éperdument amoureux d’elle au détour d’un chemin et qui se fera aidé par Flaminia (interprété par Marie Delmarès), une fille de domestique.
Le spectacle était un peu dur à comprendre au début car j’ai eu l’impression de prendre l’histoire en cours car la pièce commence sur une scène de dispute entre Silvia et son domestique Trivelin (interpreté par Jacques Brücher). J’ai trouvé le jeu d’acteur de Silvia un peu exagéré et pas assez naturel.
La pièce se déroule dans un seul décor qui est composé de deux canapés et de quelques coussins. J’ai trouvé que le décor étant simple, le spectateur est plus concentré sur les acteurs et les dialogues et, à l’inverse de certaines pièces, cela nous évitait de se demander « Où sommes-nous ? » à chaque changement de décor. Malgré cela, j’ai trouvé la scène trop petite, les acteurs n’avaient pas la place de s’exprimer pleinement. Par ailleurs, j’ai apprécié cette pièce par sa simplicité, mais aussi par l’histoire et les personnages.
Je conseille vivement cette pièce pour ceux qui veulent voir des pièces simples mais très bien faite pour les débutants en théâtre.
Joël C.

En arrivant dans la salle en bois de l’Epée de bois, on découvre un décor assez simple et minimaliste : deux canapés, des coussins et deux murs. Cela crée un angle. J’ai beaucoup apprécié cette caractéristique là car pour moi aller au théâtre c’est, bien que des décors magnifiques soient toujours divertissants à voir, de se focaliser sur l’histoire mais plus particulièrement sur le jeu des acteurs. Pour moi, ce sont eux qui donnent vie à l’histoire, ce pourquoi cette simplicité m’a beaucoup plu. Toutefois, Le jeu des acteurs m’a assez déçu. Je trouve en effet qu’ils se sont contentés de réciter simplement leur texte sans vraiment y mettre des émotions, des sentiments. J’ai, pour ma part, trouvé les voix un peu trop monotones sur certains passages bien que parfois l’intention y était.
L’absence de musique sur cette pièce ne m’a pas dérangé plus que cela car cela renforçait les moments de réflexions (nombreux) des personnages donc je pense que s’il y avait eu de la musique, ces moments-là auraient été « brisés » et perturbés.
Comme dans Dom Juan, les costumes ne représentaient pas forcément l’époque à laquelle se déroule l’histoire : un costume pour les hommes et un tailleur pour les femmes à l’exception de Silvia qui porte une robe et Arlequin qui lui ne porte qu’un pantalon à bretelle et une chemise froissée, ce qui représente assez bien sa classe sociale.
Pour conclure, cette œuvre de Marivaux m’a beaucoup plu, je l’ai trouvée très intéressante malgré le jeu d’acteur qui m’a un peu déplu, j’ai pris du plaisir à assister à cette représentation théâtrale de La double inconstance.
Alia Y-S

La pièce La double inconstance écrite par Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763) est mise en scène par René Loyon à L’épée de bois (Cartoucherie de Vincennes).
La double inconstance raconte l’histoire d’un prince qui aime Silvia (une sujette), qui elle, aime Arlequin (un naïf paysan). Ces deux personnages sont à la cour sur ordre du souverain et reçoivent des présents, pour qu’ils renoncent à leur amour. Comme cela n’a pas fonctionné, le prince qui veut conquérir le cœur de Silvia, met en place des manigances. Il obtient l’aide de Trivelin l’officier du royaume, Flaminia sa confidente et la sœur de ce dernier. Parviendra-t-il à ses fins ?
Dans la pièce La double inconstance René Loyon met en scène un canapé rouge dans l’angle d’une pièce rouge elle aussi. Chaque personnage utilise celui-ci quand il a des émotions importantes (au moment de l’essai de la séduction d’Arlequin, Lisette s’assoit). Les personnages sont vêtus de façon modernisée et à la fois très caricaturale (ex : Arlequin était un paysan, il porte donc une salopette et des habits délavés, légèrement sales, au contraire du prince vêtu d’un costume noir, très chic). Nous avons cru qu’un jeu d’ombre avait été fait avec les lumières mais ce n’était pas le cas (au fur et à mesure de la pièce les ombres ne donnaient aucun sens particulier). Chaque comédien accentue les sentiments de son personnage, ainsi les jeux des comédiens sont très amusants, ils m’ont beaucoup séduit.
Une magnifique pièce et très divertissante, j’ai beaucoup aimé ! À voir.
Alice C.

La Double Inconstance de Marivaux se joue dans la belle salle en bois du théâtre de L’Épée de bois.
Le décor est très simple ; un canapé rouge qui forme un angle droit et qui justement nous rappelle par sa couleur que l’Amour va jouer rôle important dans cette pièce. Mais aussi cet angle droit pourrait exprimer un endroit clos, qui rend fou car Silvia est prisonnière dans le château du Prince.
La représentation est principalement en accord avec les textes de Marivaux, la plupart des comédiens ne sur-jouent pas ce qui est agréable à regarder. Toutefois  un personnage a attiré mon attention, Hugo Seksig qui interprète Arlequin. Sous la direction de René Loyon, il donne à Arlequin une facette XXIème siècle. Sa façon de parler donne certaines intonations «d’jeuns » qui n’ont, à mon sens, pas lieu d’être. Il dégage un côté « machisme » qui m’a gêné. Il y avait un fort contraste entre la personnalité d’Arlequin par Marivaux et celui du metteur en scène, qui se transforme presque en « racaille ». Cependant, Natacha Steck qui rentre véritablement dans la peau de Silvia a su la rendre naïve, enfantine et avide d’amour.
À part ces écarts, j’ai apprécié la pièce en général et le rendu qu’en avait donné le metteur en scène René Loyon. Les sous-entendus de Marivaux, les non-dits, les relations cachées ( Silvia et le Prince ) ont été maîtrisés. Le jeu des acteurs m’a globalement enchanté, aussi bien que la fin m’a procuré un effet de surprise !
Une représentation assez bien menée, à prendre au 2nd degré !
Elvire E.

Cette pièce était à l’inverse des deux autres en terme de moyen et de matériel, cela lui joue-t-il défaut ou non ? Une jeune paysanne, Silvia, a été enlevée, elle est retenue dans un palais, celui du prince car ce dernier est épris d’un amour fou pour Silvia bien qu’elle soit elle-même amoureuse d’un autre homme : Arlequin, A la demande du Prince, Flaminia et Trivelin tentent de mettre un terme à la relation des deux paysans. « Contrairement à Trivelin, Flaminia réussit à gagner leur sympathie et leur confiance. Ainsi, Silvia lui avoue que, malgré son amour pour Arlequin, elle aime un officier du palais qui lui a rendu visite plusieurs fois. Mais, elle ignore qu’il s’agissait, en fait, du prince incognito. Peu à peu, les deux jeunes paysans se laissent séduire par la vie de château. Arlequin tombe amoureux de Flaminia et néglige un peu trop Silvia. Il ne reste plus au prince qu’à dévoiler sa véritable identité et tout se termine bien par deux mariages consentants ».   (Ce qui est entre guillemets est pris de Wikipedia, j’ai préféré faire ainsi pour ne pas écrire de bêtises étant donné que mes souvenirs ne sont plus très frais) J’ai beaucoup apprécié cette pièce ! Le décor minimaliste est une chose que je préfère aux grands décors imposants que l’on a vu dans Don Juan ou Roméo et Juliette . J’ai aussi été conquis par le rôle d’Arlequin et celui du Prince. J’ai trouvé la lumière et la mise en scène simples mais agréables. J’ai par contre eu un peu de mal avec le rôle Silvia, du moins l’actrice, car sa voix ne me plaisait pas tellement. J’ai été très heureux d’avoir pu voir cette pièce. Si une note était exigée, elle serait de 4/5
Wissem H.