Des jeunes et des lettres

Une mouette

 Le 24 avril

Texte Tchékhov mes Isabelle Lafon

5 comédiennes (excellentes !) en scène qui disent le texte complet, didascalies comprises, pas de décor, peu de mouvements…et pourtant l’émotion est là et la pièce de Tchekhov limpide !
Spectacle au départ très déroutant pour les jeunes, mais au final la plupart ont beaucoup aimé (la place laissée à l’imaginaire du spectateur et la qualité des comédiennes sont les deux points les plus forts). Certains, toutefois, n’ont pas du tout accroché à ce travail très épuré.
Une belle expérience pour tous, et un vrai coup de cœur pour certains. On attend leurs retours.

Quelques critiques de jeunes

Une mouette mise en scène de Isabelle Lafon, comme une lecture montrant la force des mots

Le 24 avril au théâtre Gérard Philipe , nous avons assisté grâce à Des Jeunes Et Des Lettres à l’impressionnante pièce «  une mouette » de Tchekhov adaptée et mise en scène par Isabelle Lafon.
Une mouette nous présente 5 femmes, jouant chacune plusieurs rôles avec du charisme, de l’humour et de la grâce Le tout avec simplicité et beauté. Elles se tiennent en rang dans un rectangle de lumière, entouré d’obscurité, et nous disent avec force le fabuleux texte de Tchekhov. Sans aucun mouvement prononcé, ni d’action précise, tout se joue avec l’intensité de la parole et le regard avec le spectateur.
La pièce raconte l’histoire de Nina (comparée à une mouette ) qui veut être actrice. Konstantin, profondément amoureux d’elle, lui écrit une pièce rien que pour elle, mais elle décide de partir avec Trigorine, l’écrivain, amant de la mère de Konstantin, pour pouvoir exaucer son rêve d’actrice. Cette volonté sera un échec, et sa vie prend un tournant tragique.
Une mouette est comme une poupée russe, où l’on parle de pièce de théâtre, dans une pièce de théâtre. Elle traite aussi les thèmes de l’amour et de l’art.
Cette façon pas très commune de présenter une pièce a modifié l’image que j’avais du théâtre, c’est comme une lecture du soir, avec les différentes voix des personnages. Ces cinq actrices donnent vie aux phrases minutieusement élaborées de Tchekhov.

Il est vrai que je me suis perdue au début, mais je garde un souvenir fabuleux de cette expérience. Il est important de prêter bien attention sur ce qui est dit dès le début, pour pouvoir s’en régaler, mot après mot.

Maya R.

Une intrigante représentation au TGP.

La pièce raconte l’histoire d’une jeune actrice, Nina, aimée par un jeune écrivain qui lui a même écrit une pièce, Konstantin Treplev, veut concrétiser son talent/vocation en s’enfuyant avec un écrivain reconnu, Trigorine, qui est également l’amant d’une comédienne très connue, Irina Arkadina. L’histoire est constituée « d’amours à la chaîne », de « personnages aimant un autre qui aime un autre ». Elle tire son nom d’une scène de l’acte II, lorsque Trigorine voit une mouette que Konstantin a abattue, près d’un lac, et qu’il décide d’en faire le sujet d’une nouvelle où la mouette serait représentée par une jeune fille. Ici, Nina devient donc la représentation de la mouette, d’abord heureuse près du lac où elle vit avec Trigorine lors de sa fugue, mais ce dernier l’abandonne et elle ne réussit pas à devenir une actrice reconnue.
Isabelle LAFON a choisi une mise en scène pour le moins particulière pour cette pièce qui met en avant les comédiennes ainsi que leur jeu. Seules les comédiennes animent la pièce : le décor est absent, les lumières sont rivées/dirigées sur les comédiennes, et quelques sons ambiants sont présents par moment pour nous plonger dans l’environnement en question, ainsi que quelques musiques intervenant à de petits moments.
De ce fait, la pièce et l’attention des spectateurs sont concentrées sur les 5 comédiennes qui incarnent tous les différents personnages, qu’il soit homme ou femme, et se les échangent par moment, ce qui semble au départ assez perturbant. À elles cinq, elles donnent vie à la pièce par leur jeu vif et dynamique, que certains jugeront exagéré mais qui est pour moi essentiel à la pièce, et notamment par leur voix car il y a peu de gestes et de mouvements, comparé à d’autre mise en scène de pièce de théâtre qu’on avait vues pendant l’année.
Une mise en scène des plus intrigantes au premier abord, mais vivifiée par les comédiennes ! À découvrir !

Fatima M’B.

Ma critique sur Une Mouette est plutôt négative, j’explique mon ressenti et ma difficulté à suivre la pièce ainsi que ce qui, avec du recul est bon dans la pièce.

La Mouette est écrite par Anton Tchékhov et mise en scène par Isabelle Lafon ( qui joue dans la pièce )
La Mouette raconte l’histoire de 12 personnage réunis au domaine Sorine ( Nina, Macha, Trigorin, Dorn, Charmaïev, Irina, Sorin, Treplev, Maid, Paulina, Yakov, Boris ). Les protagonistes aiment ceux qui ne les aiment pas, ce qui crée une boucle désastreuse. Chacun rêve de mieux. Nina ( Amoureuse de Trigorine ) convaincue de son talent d’actrice part chercher la gloire à Moscou. Konstantin se met à l’écriture mais les deux sont exclus ou rejetés.
Sur une scène minimaliste ( vide, sans décors ni accessoires ) 5 femmes ( dont Isabelle Lafon, la Metteure en scène ) sont alignées face au publique . Cette disposition originale des comédiennes m’a paru plaisante au début de la pièce mais dès que l’histoire commencé, la difficulté à suivre l’histoire ( 5 femmes pour les 12 personnages ) détruit ce sentiment d’originalité. L’éclairage est aussi simple que les décors :  des spots de lumière blanche éclairent de part en part la scène. Les costumes me plaisent : de couleurs neutres, noir et blanc, ils paraissent contemporains. L’absence de gestes et de mouvements sur la scène me déplait énormément car cela crée un malaise chez moi. Parfois, certains moments me paraissent surjoués ce qui continue à alimenter ce sentiment de malaise et fait perdre de l’intensité à l’illusion du jeu et  le fait que les didascalies soit énoncées finit par détruire cette illusion théâtrale, ce qui me me perturbe encore une fois  énormément.
J’ai eu beaucoup de mal à repérer l’identité des personnages ( QUI joue QUI ) L’histoire m’a quand même touché à certains moments où, malgré les didascalies, j’ai perçu la tristesse de Nina rejetée par son amant ou de Konstantin exclu par sa mère.
Finalement, malgré un avis personnel négatif, je recommande tout de même cette pièce car elle est très originale et poétique dans un certain sens. Avec du recul, la pièce est très belle et j’invite certaines personnes de mon entourage à aller la voir pour se forger un avis.

Hugo Z.

Bien que Saint-Denis paraisse très loin pour certaines personnes, cette pièce en fait oublier la distance.

La pièce raconte l’histoire d’une jeune femme nommée Nina, qui par rêve d’être admirée, fait le vœu de devenir actrice. Konstantin, fou amoureux de celle-ci, écrit une pièce pour elle. Il la voit cependant partir avec Trigorine, écrivain renommé, qui pourrait permettre à Nina de montrer son talent à tout Moscou. Elle vivra malheureusement une fin tragique.
Les nombreux personnages de cette pièce vivent des situations amoureuses compliquées,dans lesquelles, lorsqu’un personnage aime un autre personnage, ce dernier en aime un autre.  C’est une sorte de cercle vicieux amoureux. C’est une pièce tragique dont les sujets principaux sont l’amour et l’art.
Ces 12 personnages sont interprétés par cinq jeunes femmes très talentueuses. Elles sont alignées face au public, encadrées par un rectangle de lumière. Les jeunes femmes jouent simplement la pièce par les intonations, sans aucune action précise ou mouvement important. La mise en scène est très spéciale, mais c’est ce qui fait le charme de la pièce. Bien qu’il soit compliqué d’accrocher, lorsqu’on rentre dedans, on a du mal à en en sortir.
J’ai beaucoup aimé cette pièce du fait de son originalité. Le fait qu’un acteur puisse jouer plusieurs personnages et que le public ne puisse que se concentrer sur le jeu d’acteur et le texte est très intéressant. Le décor et les actions jouées, sont alors mis de côté. Même si cette pièce est tragique, le fait qu’elle soit jouée avec humour la rend très divertissante. Je vous conseille sincèrement d’aller la voir.

Bérénice SdeV.