La mouette (Texte A.Tchékhov mes B.Jaques-Wageman
Spectacle vu le dimanche 5 février (15h)
Une nouvelle salle du Théâtre de la Ville découverte, après L’orage vu aux Bouffes du Nord, une nouvelle pièce du répertoire russe, une nouvelle approche de la mise en scène…
Un spectacle superbe qui a plu à la majorité (« c’est celui que j’ai préféré depuis le début de l’année » avons-nous entendu plusieurs fois) : le texte est fort, la lecture qui en est faite par Brigitte Jaques-Wageman et ses comédiens met en lumière le comique de certaines situations et dialogues tout en préservant la délicatesse des sentiments qui s’épanouissent devant nous. Chaque comédien porte son personnage avec justesse et nous tient en haleine dans cette pièce où il est beaucoup question d’art et de théâtre. La belle scénographie à la fois simple et lumineuse – un fond de scène-écran de nuages qui s’éclairent et s’obscurcissent au gré des dialogues et du temps qui passe, une estrade de billots de bois, à la fois scène de théâtre et lieu boisé des rencontres, quelques bancs et sièges.
Une rencontre en vidéo a eu lieu le vendredi 10 février avec les jeunes et les accompagnateurs DJL pour parler du spectacle
Retour de jeunes qui s’initient à la critique
Une tragi-comédie qui ne laisse pas indifférent.
La Mouette est une pièce écrite en 1896 par Anton Tchekhov et mise en scène par Brigitte Jaques-Wajeman. C’est l’histoire d’un dramaturge qui souhaite s’émanciper des normes du théâtre classique de l’époque, d’une comédienne folle amoureuse d’un écrivain, où le malheur et la dépression sont omniprésents malgré un humour présent dans la pièce. Le décor est simple mais efficace et polyvalent, le jeu des acteurs est saisissant et on s’attache rapidement aux personnages. Des effets sonores sont présent dont un piano triste qui accompagne le propos des personnages, ce qui renforce leur effet. Les lumières sont bien choisies et sont renforcées par l’écran représentant un ciel nuageux en arrière-plan.
Un spectacle portant à la fois sur l’amour pour une personne et pour un métier aussi beau que plaisant à regarder.
Wassim A.A
Une mouette criante de vérité.
La mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman est toute au service de Tchekhov.
Arkadina, comédienne narcissique et avare et son compagnon Trigorine, auteur à succès veule et inconséquent passent un été dans la demeure familiale. Leur venue va bouleverser la vie des habitants de cette province russe : d’abord Treplev, fils d’Arkadina, apprenti écrivain et amoureux de Nina, jeune fille qui se rêve actrice et puis Macha, Medvedienko et d’autres encore. Tous seront frappés par la visite du couple célèbre. Car les deux citadins méprisent cette société isolée qui recherche pourtant leur amour et leur reconnaissance.
La pièce de Tchekhov parle d’amour déçu, d’aspiration à l’art, de soif de reconnaissance et de solitude infinie. Les mots, anodins ou terribles, si audibles grâce au jeu impeccable des comédiens, sont chargés d’une humanité universelle.
Sur scène, un tréteau symbolise le théâtre dans le théâtre. Peu à peu, ce tréteau se décompose pour finir en chaos. Le bois, matériau naturel, suggère que la nature accidentée a triomphé de la culture ordonnée.
Sur un écran est projeté un ciel nuageux, tantôt sombre, tantôt lumineux. Ciel champêtre, miroir des âmes, menace venue d’en haut, fatalité tragique.
Un spectacle essentiel !
Anouk F.A.
Une pièce de théâtre qui nous fait aimer le théâtre.
La Mouette est une pièce d’Anton Tchékhov, un dramaturge russe, jouée pour la première fois en 1896. Nous sommes allés la voir dans une mise en scène de Brigitte Jaques-Wageman au théâtre des Abbesses le 5 février.
Cette pièce se déroule dans une campagne russe où le thème des arts du théâtre (dramaturgie et interprétation) règne en maître, en raison de la présence d’une illustre comédienne, Arkadina, dans sa résidence secondaire ainsi que de son amant Trigorine, célèbre dramaturge.
Une jeune actrice, Nina, tombe amoureuse de Trigorine malgré la relation qu’elle entretient avec Treplev, fils d’Arkadina, qui lui a écrit une pièce pour qu’elle puisse jouer.
L’image d’une mouette qui est utilisée comme comparaison avec Nina, est mentionnée à plusieurs reprises, et clot la pièce.
Les acteurs interagissent autour d’un théâtre de fortune tout le long de la pièce et l’altèrent peu à peu au fil de la dégradation des relations des personnages et au fil du temps.
Cette pièce nous fait ressentir l’amour du théâtre de manière très touchante. Je la recommande vivement, particulièrement avec cette mise en scène.
Camila A.
Une mise en scène épurée dans ses décors laisse la place à des comédiens à la rage engagée dans les rôles qu’ils tiennent. Ils happent le spectateur et l’emmènent jusqu’au bout de ce drame à la fois familial et sociétal.
C’est au théâtre de la ville des Abbesses que la metteure en scène BRIGITTE JAQUES-WAJEMAN offre au public une représentation dynamique de La Mouette pièce de Tchekhov.
Konstantin est un jeune écrivain de pièce de théâtre. Son style est futuriste en opposition aux pièces dites « traditionnelles ». Il est amoureux de Nina une jeune comédienne en attente de succès. Il lui écrit une pièce qu’elle interprète avec passion. Cependant cette représentation produite dans le cadre familial de Konstantin ne trouve pas grâce aux yeux de la mère de Konstantin, elle-même comédienne à succès.
Cette dernière rit de la prestation de son fils et de Nina. Celle-ci s’enfuit avec Trigorine, écrivain reconnu et amant de la mère de Konstantin, dont elle tombe « amoureuse » dans l’espoir de trouver enfin le succès grâce à lui.
Monde traditionnel et jeunesse innovante aspirant à la liberté s’affrontent jusqu’au sein de la cellule familiale, sur fond d’égoïsme et de vanité.
A voir absolument, cette pièce comme sa mise en scène seraient presque un miroir de la Russie d’aujourd’hui enlisée dans son passé et à sa jeunesse, qui suffoque, voire se suicide, faute de liberté et d’avenir.
Juliette N.