Des jeunes et des lettres

Spectacle 6 : Othello

 Vu le 1er avril à 20h

La mise en scène de Jean-François Sivadier, dans la traduction et adaptation en français  de Jean-Michel Déprats, nous rend proche cette tragédie si forte de Shakespeare. Pas de digression historique dans cette pièce, on va à l’essentiel, la manipulation de Iago et, une fois le poison distillé dans le cœur et l’esprit totalement annihilés d’Othello, le drame qui se joue entre Othello et Desdémone jusqu’au meurtre de celle-ci. Les personnages sont forts : Iago remarquablement interprété par Nicolas Bouchaud, Othello par Adama Diop, Desdémone dont Jean-François Sivadier ldit dans un entretien avec Raphaëlle Tchamitchian pour l’Odéon qu’il a voulu faire d’elle   « une jeune femme d’aujourd’hui », pas la « colombe blanche » de beaucoup de mises en scène précédentes; Emilie Lehuraux est cette belle et forte Desdémone aux côté de Jisca Kalavanda, excellente Emilia (moins bonne doge de Venise…attribution bizarre et contestable de ce rôle !!!). Le comique, toujours présent chez Shakespeare, est respecté et mis en avant dans la première partie, porté notamment par Gulliver Hecq dans le rôle de Roderigo, véritable marionnette dans les mains de Iago.

Un spectacle qui malgré sa longueur a beaucoup plu aux jeunes. Certains ont dit qu’ils avaient peur de s’ennuyer mais que finalement ils n’avaient pas vu le temps passer !

 

Le retour des jeunes

Une pièce très intéressante et très divertissante !

Jean François Sivadier met en scène  ce classique de William Shakespeare, une histoire de trahison, de manipulation et de mensonge. Cette pièce allie parfaitement le comique au tragique et dénonce le racisme important de la société dans laquelle vivait Shakespeare.
Les décors sont intéressants et aident à s’immerger dans l’intrigue en accentuant l’atmosphère pesante de la pièce.
La mise en scène de Jean François Sivadier nous montre que les textes de Shakespeare vieillissent comme du bon vin et ne cessent de rester divertissants malgré les différences flagrantes qui existent entre les sociétés d’antan et celles d’aujourd’hui. On s’attache à tous les personnages qu’ils soient gentils ou méchants, particulièrement à Othello qui sombre peu à peu dans la folie de par la manipulation de Iago. Une pièce que je conseille vivement et qui m’a beaucoup diverti.
Amine N.

En 1622, William Shakespeare publie Othello, une pièce de théâtre tragique. Elle est ici mise en scène par Jean François Sivadier et représentée du 18 mars au
22 avril 2023 au Théâtre de l’Odéon.
En quelques mots, Othello, général de la République vénitienne, suscite la jalousie de son confrère Iago. Alors qu’Othello le considère comme un ami, celui-ci le manipule secrètement pour nuire à sa réputation, et même pour détruire sa vie.
Cette trame tragique est accompagnée par le duo amoureux d’Othello et Desdémone, par énormément d’humour et surtout par beaucoup d’interactions avec le public.
En effet, à plusieurs reprises les comédiens s’adressent directement aux spectateurs, en posant des questions par exemple . Ce dispositif permet de renforcer le liens avec le public, en provoquant l’attachement aux personnages et en lui accordant une place, un rôle dans la pièce ainsi qu’une certaine importance.
La musique est également très présente dans ce spectcale, on entend notamment les chansons We will rock you et Another one bites de dust de Queen, ce qui renforce la proximité avec le public  . Souvent, les entrées et sorties de personnages sont également accompagnées par de la musique.
Les décors ne sont ni trop concrets ni trop abstraits, contrairement à ce que l’on peut voir dans d’autres pièces. Les costumes sont assez simples, laissant l’attention du spectateur portée sur l’expression des comédiens.
Othello regorge de messages cachés. Dans un premier temps, Shakespeare expose les vices des Hommes; la jalousie, la manipulation mais aussi la naïveté.
Dans un second temps, il dénonce les préjugés raciaux portés à l’égard des personnes typées avec humour et absurdité.
Le simple fait de choisir un personnages principal de couleur noire, est, à l’époque, une preuve de modernité et d’avant-garde.
Pour conclure, cette pièce est à recommander. Elle nous plonge dans un délicieux mélange d’humour, d’indignation, de suspens et d’attachement qui
nous « scotche » à la scène durant trois heures.
Elle s’inscrit dans la continuité de l’œuvre unique de Shakespeare, dont le nom demeurera gravé à jamais parmi les plus grands écrivains du monde.
Camila P.

Les lumières les plus impressionnantes du théâtre classique. 

Othello de Shakespeare, mis en scène par Jean-François Sivadier, bien que du théâtre classique, est étrangement d’actualité en abordant le racisme, le féminicide et la jalousie aveugle d’un homme envers une femme. 

Iago, infiniment jaloux de Cassio qui vient d’être promu lieutenant, décide de lui nuire, en faisant croire à Othello, général, qu’il couche avec sa femme. Othello devient fou de rage, et sombre peu à peu dans la folie de la jalousie, jusqu’où ira-t-il ? 

Un renouvellement de la pièce toujours aussi universelle par les décors simples, modernes et abstraits à première vue, mais qui développent leur signification au cours de la pièce en fonction de l’évolution de l’intrigue. Ils ne représentent rien mais tout, ou nous font penser à une prison enfermant les personnages dans le mensonge, incapables de voir la vérité. Les ajouts de lumière et de son, étranges et même parfois effrayants, nous transmettent la détresse ou la pensée des personnages. 

Un décor extra qui reflète parfaitement la manipulation et l’emprise des personnages abordées par la pièce !
Rafaella S.K.

Les pulsions du Maure

Peut-on pousser un homme à assassiner sa femme qu’il aime et qui l’aime ? C’est le défi que se lance Iago, figure emblématique du traitre, en distillant le poison de la jalousie sur la personne d’Othello dans la pièce éponyme de Shakespeare mise en scène par Jean-François Sivadier.
Mais comment l’homme providentiel de la République de Venise en vient-il à douter de sa femme jusqu’à commettre le féminicide ? Iago, qui estime qu’Othello a usurpé les honneurs qui lui revenaient, le lui suggère : ses succès sont suspects. Lui, le noir, l’étranger, comment pourrait-il être aimé de la noble Desdemone ? Dans un univers noir et blanc, transparent et opaque, Iago agit comme une conscience sur Othello. Le lien complexe qui unit les deux hommes est tel qu’ils en arrivent à échanger leurs répliques.
Machiavélique et génial, Iago est Nicolas Bouchaud. Ou est-ce l’inverse ? Il manipule, enchante, flatte, provoque, indigne, fascine tant Othello que le public. Le spectateur, complice du scélérat par sa connaissance de son noir dessein, est lui-même sous son emprise. Incarné par Adama Diop, Othello solaire au premier acte sombre imperceptiblement et irrésistiblement dans l’abomination. Emilie Lehuraux lui oppose une Desdemone solide et fidèle jusqu’à sa mort.

L’intrigue est mince. Mais immense est ce spectacle drôle et troublant.
Anouk F.A.