LE DINDON au TGP jusqu’au 30 novembre

LE DINDON au TGP jusqu’au 30 novembre

♥ ♥ ♥ 

Style : Théâtre
On aime : #loufoquerie #scénographie
En deux mots : Le vaudeville de Feydeau revisité dans un style déjanté

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TGP / 59, boulevard Jules-Guesde 93 Saint-Denis
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté

Nos critiques

Texte Georges Feydeau mes Aurore Fattier

Vu par Valentine A., Joséphine R. et Estelle T.

Une pièce fertile en intrigues et affranchit de toute règle.

Un soir, Lucienne Vatelin, fidèle épouse, se fait suivre dans la rue jusque chez elle. La peur laisse place à l’amusement lorsque le suiveur s’avère être Pontagnac, vieil ami de M. Vatelin. Cette rencontre aux circonstances particulières fait naître des quiproquos, mensonges, secrets et mesquineries bravant les limites. Mais de cette chaîne de catastrophes seul Pontagnac en finira réellement victime, dindon de sa propre farce.
Les personnages, caricatures à part entières, défient toutes conventions morales : par leurs costumes, aussi excentriques que manquants, par leurs propos peu romantiques, par leurs actes emportés dans la jalousie, le désir et soif de vengeance. De tous les acteurs sans exception émane une liberté dans le travestissement et l’incarnation de leurs personnages nous emportant sans frein dans leur monde cabaresque.
Pour un vaudeville comme celui-ci, un décor dynamique s’impose et la metteuse en scène l’a bien compris. Dans chaque scène, chaque pièce, l’espace est entièrement occupé et constamment modifié. Il prend d’ailleurs une dimension intéressante avec des écrans permettant de superposer différentes scènes au même moment. Riche en couleur, en relief, en texture, on ne sait plus où regarder. Et c’est avec une belle fluidité que l’on passe de bureau d’avocat à chambre aux murs roses de l’hôtel Ultimus.

A travers cette comédie du XIXe siècle, la version d’Aurore Fattier nous fait profiter de la folie des personnages et de leur monde aux traits exagérés tout en remettant en question la représentation des hommes et des femmes, ainsi que les failles dans leur relation.

Une pièce à voir absolument pour des fous rires garantis !
Valentine A.

Un spectacle aussi perspicace qu’amusant, Le Dindon passe par la dérision et la provocation afin de mettre en scène une critique de la bourgeoisie et son hypocrisie.

Pontagnac est séduit par une femme dans la rue, sans savoir qu’il s’agit de la femme son vieil ami Vatelin. Lucienne Vatelin lui annonce alors qu’elle trompera son mari lorsqu’elle aura une preuve qu’elle est elle-même ‘cocue’. Lors d’un déplacement a Londres, Vatelin trompe sa femme avec Maggy, la femme de son ami londonien. S’ensuit alors un jeu de cache-cache et de chassé croisé des plus grotesques. A son insu, Lucienne tient sa parole, mais avec Ernest, le meilleur ami de Vatelin, qui, épuisé d’avoir passe la nuit avec une autre femme accepte volontiers est de plus éméché. Alors Lucienne se retourne vers Pontagnac avant que son mari arrive et qu’elle lui pardonne. Pontagnac est le dindon de la farce !

Les acteurs jouent avec corps et âme leurs personnages et les incarnent à la perfection, dans  un décor minutieusement pensé et détaillé. Cette mise en scène impressionnante permet de passer d’un lieu à un autre sans problème et offre au spectateur une vraie projection dans cette comédie dérisoire. Les accessoires et décors sont non seulement hilarants mais aussi très créatifs et minutieusement pensés pour aller avec la scène ou l’endroit où elle se déroule.

Le Dindon est une pièce très comique avec une mise en scène contemporaine, quoique à ne pas voir en famille, qui ne manque pas de faire rire et réfléchir l’audience !

Joséphine R.

Le chef d’œuvre du vaudeville de Georges Feydeau est revisité dans toute sa splendeur dans cette mise en scène d’Aurore Fattier.

Cette relecture du Dindon se veut fluide de genre, libre, vivante, dans un excès d’expression et toujours dans le rallongement de l’inconduite caractéristique du vaudeville. 

Une entrée en matière à la fois déconcertante par une introduction apparemment gratuite en nudité quasi-complète mais aussi engageante par l’immersion dès la première scène dans le jeu des comédiens qui arpentent les rangées de sièges du public.
Petit à petit, nous sommes entraînés dans cette histoire qui s’annonce farfelue. C’est au moment de l’entrée de Maggy Soldignac interprétée par l’énergumène Ivandros Serodios que la pièce éclate. Son jeu enragé et excessif est hilarant. Il brouille lui même les frontières avec le public en brisant le quatrième mur. C’est une mise en scène qui rapproche sans cesse le spectateur, bien en accord avec l’intention populaire vaudevillienne. 
Vanessa Fonte, dans le rôle principal de Lucienne Vatelin qui sert d’ancre dans une pièce où se confondent de nombreux personnages et rebondissements, parvient tout de même à égaler le chaos et la folie des autres personnages. 

Geoffroy Rondeau incarne Clothilde Pontagnac, semble même rentrer dans sa peau pour un jeu tout à fait crédible dans son excentricité, et montre sa prouesse en faisant de même dans le rôle d’Armandine.

Le décor est au service d’une mise en scène qui déploie l’image au-delà de la seule scène visible pour se projeter sur des écrans. Tout ceci crée un spectacle qui brise les codes autant dans son fond que dans sa forme pour un maximum de divertissement.

Aurore Fattier déploie ses talents pour une mise en scène à la fois exubérante, extravagante, entraînante tout en demeurant modeste, terre à terre et sans prétention, ainsi qu’adaptée à un public du XXIe siècle en restant fidèle aux intentions de Feydeau. 

Estelle T.

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