Style : Théâtre contemporain
On aime : #éloge de la vie #Syrie
En deux mots : Comment la vie est plus forte que la mort syrienne
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Théâtre de la Colline / 15 Rue Malte-Brun Paris 20e
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté
Nos critiques
texte et mes Khalil Cherti
Vu par Italo D., Daoud M., Violette M.,Amine N., Anouk AF.
T’embrasser sur le miel est une pièce touchante qui dit la vérité de l’horreur des guerres, en l’occurrence celle en Syrie. L’atrocité des moyens utilisés pour mener la guerre sont mis en avant et notamment leurs conséquences psychologiques sur les individus. La mise en scène nous incite à nous mettre à la place des victimes de la guerre même s’ il est impossible de savoir ce qu’ils ressentent réellement. Cette sensation d’empathie que l’on a pour les personnages témoignent de la chance que l’on a de vivre librement. Libre de sortir où l’on veut, libre de voir des gens et surtout libre de ne pas avoir peur.
La mise en scène du spectacle joue un rôle très important dans le message de la pièce. La séparation de la scène en deux spectacles distincts qui fusionnent au milieu de la représentation est surprenante et très bien réalisée. On peut y comprendre plus fortement la solitude des victimes de la guerre et leurs désirs de récupérer leurs libertés.
Cette pièce est très bien réalisée, elle se dit assez unique par sa mise en scène atypique. Le jeu des comédiens est percutant et sincère et un réel message sur l’importance et la chance de vivre libre est passé. Notamment sur les désastres engendrés par la guerre.
Je recommande vivement d’aller voir cette pièce de théâtre !
Italo D.
Un théâtre de l’intime et de la résistance
Dans T’embrasser sur le Miel, Khalil Cherti nous plonge dans un dialogue vibrant entre deux âmes séparées par la guerre, mais réunies par l’art et l’amour.
Du 5 mars au 5 avril au Théâtre de la Colline, cette création théâtrale de Cherti, adaptée de son court-métrage éponyme, est portée par Reem Ali et Omar Aljbaai. Le spectacle, en arabe levantin surtitré en français, interroge la mémoire, l’absence et la nécessité de créer face au chaos.
Sur scène, les vidéos projetées deviennent autant de fenêtres ouvertes sur l’imaginaire et la survie. La mise en scène épurée, ponctuée de lumières sensibles et d’une scénographie minimaliste, laisse toute sa place à l’intensité du jeu des comédiens. Les fragments de vie échangés deviennent des éclats de poésie face à la tragédie, où chaque mot semble pesé entre l’amour et l’adieu.
Un moment de théâtre bouleversant et nécessaire. À ne pas manquer !
Daoud M.
T’embrasser sur le miel de Khalil Cherti est une pièce poignante qui raconte l’histoire de Siwam et Emad, deux amants syriens séparés par la guerre. Coincés dans leurs appartements respectifs, ils communiquent par le biais de vidéos où ils improvisent des petites scène, tentant de préserver leur amour et leur humanité face au chaos.
La mise en scène, ingénieuse, divise l’espace en deux parties distinctes et deux publics, j’ai été très surprise car au milieu de la pièce on découvre qu’il y a un deuxième public et le point de vue de l’autre amant, symbolisant à la fois la séparation et la connexion des personnages. Ce dispositif accentue l’intimité de leur relation et plonge le spectateur dans leur quotidien bouleversé. Les acteurs sont particulièrement marquants et leur jeu sincère rend palpable la détresse et l’espoir de leurs personnages.
Si la seconde partie du spectacle souffre de quelques longueurs, la puissance émotionnelle et la poésie du texte l’emportent. C’est une ode à la résilience et à la créativité, montrant comment l’imaginaire et l’amour deviennent des refuges face à la guerre.
Violette Miquel
Un amour en suspens, pris au piège de l’histoire et de l’exil. T’embrasser sur le miel est une ode à la mémoire et à l’absence, où l’intime se confronte au fracas du monde.
Présenté au Théâtre de la Colline, T’embrasser sur le miel raconte l’histoire d’un amour qui se délite sous le poids du temps, de la distance et du tumulte d’un pays en guerre. Portée par une mise en scène subtile et une écriture d’une rare poésie, cette création plonge le spectateur dans une relation où le désir tente de survivre à l’exil forcé et à l’impossibilité de se retrouver.
Dans T’embrasser sur le miel, l’histoire d’un couple se tisse au fil des souvenirs et des regrets. Ils se sont aimés, intensément, quelque part en Syrie, avant que la guerre ne vienne fissurer leur quotidien. Contraints à l’éloignement, l’un reste, l’autre part. L’un résiste à l’intérieur, l’autre survit ailleurs. Mais qu’advient-il de l’amour lorsque les corps ne peuvent plus se toucher, lorsque la voix de l’autre ne résonne plus qu’à travers des messages, des silences remplis d’attente et de peur ?
Entre passé lumineux et présent fragmenté, la pièce joue sur le contraste entre l’insouciance d’avant et la dureté de l’après. Leurs dialogues se transforment en monologues parallèles, comme deux âmes cherchant à se retrouver sans jamais y parvenir. La guerre est omniprésente, même lorsqu’elle n’est pas nommée. Elle s’immisce dans les gestes interrompus, dans les promesses qui s’effacent, dans cette lente érosion des sentiments que la distance impose.
La mise en scène, épurée et délicate, accentue cette impression de flottement, comme si les personnages étaient coincés dans une temporalité incertaine. La scénographie joue avec la lumière et l’ombre, matérialisant à la fois le passé et le présent, le rêve et la désillusion. Les musiques et les sons de la ville, des bombes lointaines, des cris étouffés, rappellent sans cesse que l’amour, aussi fort soit-il, ne peut pas toujours survivre à la violence du monde.
T’embrasser sur le miel est une œuvre bouleversante, qui donne à voir la fragilité des liens face à l’Histoire. Comment continuer d’aimer quand le monde s’effondre ? Comment préserver une relation lorsque l’exil impose l’absence ? Un spectacle poignant, d’une beauté crue, qui laisse une empreinte durable bien après que les lumières se soient éteintes.
Amine N.
Un spectacle marquant !
T’embrasser sur le miel de Khalil Cherti, au Théâtre de la Colline, explore l’amour à distance de deux jeunes Syriens séparés par la guerre.
Que ce soit les décors, le jeu avec les caméras, l’histoire tragique des Syriens pendant cette longue et terrible guerre, que ce soit le superbe jeu des deux seuls acteurs sur scène, que ce soit à travers un écran ou après que le mur soit tombé, tout nous fait très bien ressentir les émotions.
À travers des vidéos échangées, ils recréent un monde où l’art devient refuge. Malgré quelques maladresses, la pièce séduit par sa sincérité et son approche originale. Poétique et immersive, elle touche par son humanité. J’ai beaucoup aimé que les acteurs parlent arabe durant tout le spectacle, ça n’a ajouté que des frissons.
A voir deux fois absolument !
Anouk AF.