Style : Théätre
On aime : #décor #histoire
En deux mots : Une tentative de réconciliation familiale.
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Théâtre 13/Bibliothèque 30 rue du Chevaleret 75013 Paris
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté
Nos critiques
Mes Guillaume Barbot
Vu par Anaïs J., Tristan S. et Nora E.
Un besoin d’amour familial, un besoin de comprendre les autres mais avant tout soi.
Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce est une pièce de théâtre qui est mise en scène par Guillaume Barbot au Théâtre 13.
L’histoire raconte le retour de Louis, le fils aîné, qui a quitté sa famille depuis longtemps. Après des années passées loin d’eux, et quelques cartes postales envoyées, il décide de revenir pour leur annoncer qu’il va bientôt mourir et espère pouvoir se réconcilier avec eux. Ce retour l’oblige à affronter ce qu’il avait fui : sa famille, son passé et son rôle d’aîné. Ceux qui sont restés, son frère et sa sœur, ont du mal à lui pardonner son départ. Le frère s’est senti obligé d’assumer les responsabilités de sa famille, tandis que la sœur, qui l’a à peine connue, rêve de la liberté qu’il à eu. Chacun exprime sa solitude et son besoin d’amour à travers de longs monologues où les échanges sont souvent maladroits. Le silence et l’absence de Louis ont laissé un vide qui pèse sur tout le monde. Ils veulent dire la vérité pour ne plus la subir.
Le décor est très grand, il représente une maison ouverte de profil. En tant que spectateur, on voit toutes les pièces en même temps. Vers la fin, les murs sont enlevés, la maison se divise comme la famille. Les costumes sont simples et modernes, la fille, par exemple, porte des vêtements d’adolescents d’aujourd’hui. Il y a de la musique entre certaines scènes et pendant l’anniversaire de la mère. Les six comédiens jouent très bien, chaque personnage est touchant, chacun ayant son moment de parole, se parlant tour à tour, pendant que les autres écoutent en silence. Dans un monde où tout le monde se coupe la parole, ce rythme plus lent fait du bien, même si c’est un peu long et frustrant.
C’est un spectacle touchant, qui parle à toutes les famille, un peu long, mais très intéressant.
Anaïs J.
Louis, âgé de 34 ans, revient dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine mais ce retour provoque de tels tensions qu’il repart sans avoir rien dit. C’est un spectacle frappant car l’histoire principale est assez triste ; c’est un homme qui revient dans sa maison d’enfance et y retrouve ses souvenirs mélancoliques.
La scénographie est impressionnante, le fait d’avoir représenté une grande maison ouverte avec plusieurs pièces rend la scène épique et vivante. Les comédiens incarnent à la perfection leurs rôles, ils parviennent à transmettre toute la complexité des liens familiaux, entre colère, disputes et retrouvailles de ces personnages timides, un peu réservés car la famille ne s’est pas retrouvée depuis une douzaine d’années : ces derniers manquent de confiance, ce qui rend le dialogue un peu abstrait.
Juste la fin du monde est une pièce puissante avec un thème universel. Le spectacle rend cette puissance grâce au talent des comédiens.
Une pièce à voir car elle mélange amour et querelles.
Tristan S.
Un drame familial aussi tendu qu’émouvant, où chaque silence en dit plus que les mots.
Louis revient dans la maison familiale après douze ans d’absence pour annoncer sa mort prochaine. Mais les retrouvailles tournent vite à l’affrontement : les reproches, les rancunes et les blessures du passé resurgissent.
Guillaume Barbot choisit pour décor une maison qui n’a pas de façade et permet ainsi aux spectateurs de voir ce qu’il se passe dans chacune des pièces. Nous pouvons assimiler la maison à une maison de poupées. Elle symbolise la famille où chaque membre évolue au gré des retrouvailles, des moments de solitude et des conflits. Nous nous interrogeons sur la raison pour laquelle Louis quitte la maison, veut-il rompre avec les liens familiaux ou est-il fatigué de jouer avec les autres membres ? Les jeux de lumière accentuent le sentiment d’enfermement et de malaise entre les personnages. Les comédiens interprètent leurs rôles avec une intensité remarquable où l’amour est entremêlé de violence dans chaque échange. Tout semble suspendu et prêt à céder : chaque mot est propice à une explosion.
Juste la fin du monde nous plonge dans le mystère des tensions familiales et du poids des non-dits. Une pièce à la fois intense et imparfaite, mais terriblement touchante.
Une expérience de théâtre rare et marquante.
Nora E.

