Le Rendez-Vous au Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 25 janvier

Le Rendez-Vous au Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 25 janvier

 ♥ ♥

Style : Théâtre contemporain
On aime : #société #comique
En deux mots : Un rendez-vous gynécologique pour parler de genre, d’amour et d’Allemagne nazie

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Théâtre de Bouffes du Nord / 37 bis Bd de la Chapelle 75010 Paris
Tarif : Billetterie / Pass Culture accepté

Nos critiques

Mes Jonathan Capdevielle, adapté du roman Jewish Cock de Katharina Volckmer

Vu par Inès G.

 

Le spectacle commence avec un immense rideau violet, très peu éclairé. Le rideau s’étend sur la totalité de la scène, presque comme une chute d’eau. On entend la voix d’une femme qui parle à quelqu’un. Puis, on distingue deux jambes rouge écartées qui sortent de derrière le rideau. C’est ainsi que la mise en scène montre que cette femme est en train de se faire examiner par son gynecologue parce qu’elle veut changer de genre. La situation est très étrange et elle va raconter beaucoup de choses très étranges également et il faut un bon moment pour comprendre les enjeux de cette pièce. En fait, ce changement de genre semble être lié à l’histoire de l’Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. Le personnage principal, seul sur scène, joué par Camille Cottin, veut réparer la culpabilité et le silence de l’Allemagne, son pays, en marquant une rupture avec son destin de jeune femme.

Le propos de la pièce m’a laissée très perplexe, mais globalement le jeu et la scène étaient très réussis. Camille Cottin a incarné une identité transgenre avec énormement de finesse et même d’humour. Son jeu était très physique: elle dansait, changeait de costume, de coiffure, de voix. C’était un vrai exploit qui dévoilait les différentes facettes de ce personnage en proie à un conflit d’identité. Elle était habillée d’une sorte de justaucorps rouge qui évoquait les parties du corps de manière étrange mais sans lourdeur. Tout est resté très comique et très dynamique. Ce dynamisme était très impressionant pour une pièce qui, finalement, voulait évoquer la situation d’une femme couchée, nue, devant un médecin.

Mais l’aspect plus réussi de cette production était la scénographie. L’immense rideau représentait la frontière entre la femme et le médecin, en même temps qu’il servait à Camille Cottin d’accessoire pour se transformer. Elle s’enroulait dedans, se couchait dedans. Le rideau était aussi animé par un mouvement de battement comme celui d’un cœur. C’était astucieux mais peut-être trop : finalement on ne savait pas trop à quoi ça servait.

Dans ce sens, c’était à l’image de la pièce : provocatrice, originale, mais un peu confuse.

Inès G.