Article 353 du Code pénal au Théâtre du Rond Point

Article 353 du Code pénal au Théâtre du Rond Point

 ♥ ♥

Style : Théâtre contemporain
On aime : #jeu des comédiens #tension
En deux mots : Les évenements qui ont poussé un homme au meurtre.

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ROND POINT / 2bis av Franklin D. Roosevelt 75008 Paris
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté

Nos critiques
Texte : Tanguy Viel

Mise en scène : Emmanuel Noblet

Vu par Inès G.

 

Article 353 du Code pénal, mis en scène par Emmanuel Noblet, est une adaptation de la magistrale œuvre de Tanguy Viel, présentée au Théâtre du Rond Point, qui plonge le spectateur dans une ambiance tendue. La pièce explore le thème de la violence, la rage, la culpabilité et de la quête de justice, à travers l’histoire de Martial Kermeur, un homme accusé d’avoir tué un agent immobilier, Antoine Laznereg, qui avait un projet immobilier (de beaux appartements avec vue sur mer), dans lequel Martial Kermeur a investi toute sa fortune. Dans ce drame à huis clos, Martial Kermeur se trouve confronté à l’analyse de ses actes par le juge d’instruction.

La mise en scène d’Emmanuel Noblet est d’une grande sobriété, peut-être pour accentuer la tension du récit et la complexité des personnages. La scène était vide à part pour une chaise empruntée par le juge et les deux comédiens se trouvaient dans une sorte de fossé. Il y avait aussi un écran où étaient projetées des images de la mer et des arbres. Le rapport entre les images projetées et l’histoire pouvait sembler incertain, mais visuellement c’était assez beau. Cette approche du décor très minimaliste créait une atmosphère presque claustrophobe, un choix très cohérent avec l’histoire racontée, bien que cela pouvait engendrer aussi un effet un peu statique et gelé.

Le texte, très dense, était porté par un comédien d’une grande justesse. L’interprétation de Martial, notamment, était extraordinaire : il parvenait à faire ressentir toute la profondeur du personnage, tiraillé entre ses regrets, ses désirs de justification et l’acceptation de son sort. Le monologue de Martial, qui constituait l’essentiel de la pièce, était à la fois introspectif et puissant, offrant au public une immersion totale dans le dilemme moral du personnage. Le début de son monologue, cependant, était assez difficile à suivre.

Article 353 du Code pénal est une œuvre théâtrale de grande qualité qui interroge sur la justice, la culpabilité et la rédemption, tout en nous offrant une expérience théâtrale aussi percutante que introspective. Emmanuel Noblet réussit à capturer l’essence de cette réflexion sur la condition humaine et à la transposer avec brio sur scène. Malgré le décor et la longueur de la pièce, qui peuvent perdre le spectateur, c’est une pièce qui pousse à la réflexion, tout en offrant une performance de théâtre honorable.

Inès G.