Style : Cirque, danse, musique
On aime : #bach #sensations
En deux mots : Un hommage artistique à la musique de Bach.
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SILVIA MONFORT / 106 rue Brancion 75015 Paris
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté
Nos critiques
Spectacle de Noémie Boutin et Jörg Müller
Vu par Inès G.
Sarabande, pièce de Noémi Boutin, violoncelliste virtuose et Jörg Müller, jongleur, circassien, est un spectacle au croisement du concert et de la performance.
Le mot sarabande était originellement le nom d’une danse espagnole est aussi le nom d’un morceau des Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. Mais dans cette création hybride, Sarabande devient bien plus qu’un hommage à Bach : la pièce transforme la musique en lui donnant une autre dimension, celle du corps sur scène
Le spectacle s’ouvre dans une atmosphère quasi méditative. Nous sommes plongés dans le silence, la lumière est douce, l’espace vide. Puis viennent les premières notes du violoncelle. Noémi Boutin joue debout, son instrument contre elle comme un partenaire. Son jeu n’est pas simplement musical : il est incarné et presque dansé. Chaque mouvement d’archet semble respirer avec elle, car il y a aussi un grand jeu de respiration.
Autour d’elle, Jörg Müller se met en mouvement lentement. Il utilise des tubes métalliques suspendus au-dessus de la scène, qu’il fait balancer. Ces objets, mis en mouvement par la main de l’artiste ou par l’air, deviennent à leur tour des instruments. Ils se heurtent l’un contre l’autre ce qui les fait sonner pour donner comme une seconde voix au violoncelle.
Ce dialogue muet entre la musicienne et le circassien reste implicite. On ne cherche pas l’exploit technique ici, mais plutôt l’harmonie, la résonance commune entre deux arts, deux corps. Pour moi, le spectacle ne raconte pas une histoire, il propose une expérience.
La scénographie est minimaliste elle laisse toute la place à la matière sonore et au geste. Les lumières, tamisées créent un fort jeu d’ombre et la musique de Bach est mêlé au bruit du tuyaux. Mais à d’autres moment, le silence s’impose de manière assez troublante. Il y a toujours cette écoute mutuelle entre les deux artistes. Noémi Boutin ne joue pas pour accompagner Jörg Müller, ni l’inverse mais ils cohabitent et ils s’accordent.
Le spectacle n’impose rien, il suggère et même si cela veut dire qu’on ne s’accroche pas très vite à la pièce, Sarabande choisit le silence, la lenteur et l’écoute. Et c’est là, en quelque sorte, sa force : elle nous oblige à ralentir, à ressentir, à regarder autrement. On sort du théâtre assez apaisé, c’est surtout un spectacle qu’on ressent.
Inès G.