Pour la 4ème fois, un comité de lecteurs DJL lit les romans primés par La Fondation La Poste dans le cadre de trois des prix qu’elle soutient : Prix Envoyé par la Poste, Prix Wepler, Prix des Postiers écrivains.
Pour rappel en 2018, c’était Guillaume Poix, pour Les fils conducteurs, en 2019, Pauline Delabroy-Allard pour Çà raconte Sarah, et en 2021 , Dima Abdallah pour Mauvaises herbes
Cette année, nous renouons avec ce bel événement avec un comité de 14 jeunes lecteurs de tous les programmes (de seconde à l’université) toujours mené par Alice Dussouchaud.
3 romans à découvrir : 2 du Prix Envoyé par La Poste et le Prix Wepler
Les enfants endormis d’Anthony Passeron (Prix Wepler) / Edition Globe raconte à travers l’histoire familiale celle de l’oncle de l’auteur, Désiré, atteint du sida dans les années où l’on découvrait la maladie et entremêle à ce récit celui de la recherche.
Trois sœurs de Laura Poggioli (Prix Envoyé par La Poste) / Editions de l’Iconoclaste dresse un portrait de la Russie d’aujourd’hui à travers le récit d’un fait divers de violence domestique se mêlant à un questionnement autobiographique sur celle-ci.
Mourir avant que d’apparaître de Rémi David (Finaliste du Prix Envoyé par La Poste) / Edition Gallimard raconte l’histoire d’Abadallah, l’amant de Jean Genet qui fit le lui le personnage central de son récit Le funambule.
Les trois romans ont été très aimés mais le coup de du Comité de lecteurs de DJL est décerné à Les enfants endormis d’Anthony Passeron
Florilège de leurs retours
« Le point de vue de l’auteur amène un regard neuf sur le SIDA. Aujourd’hui encore, on a beaucoup de préjugés, d’a priori sur la maladie et les porteurs de la maladie alors un tel texte me paraît plus que nécessaire. »
« Quand je lisais ce roman j’ai pensé à de l’eau qu’on fait bouillir. Au début l’eau est calme, puis tout doucement des bulles jaillissent discrètement sans que personne ne s’en aperçoive, on voit les bulles s’accumuler au fond de la casserole et, ça explose. Les bulles sont incontrôlables. C’est comme ça que j’ai compris l’ampleur progressif du sida. Personne n’a voulu remarquer les bulles au fond de la casserole ou peut-être l’avait-il fait mais ne voulait pas en prendre conscience. »
« Il retranscrit les émotions complexes des personnages tout en évitant de tomber dans le pathos. Par sa plume, on perçoit subtilement l’amour qui unit cette famille : un amour tout en pudeur. »
« J’ai été particulièrement touchée par la manière dont il parvient à rendre palpable l’amour inconditionnel d’une mère pour son enfant, même dans les pires moments. »
« Le style d’écriture permet de rentrer dans l’intimité de l’auteur, c’est comme s’il nous avouait un secret longtemps piégé dans le silence. »
« Le récit d’une histoire familiale est toujours un exercice ambigu entre rejet, distance et investissement personnel, dont l’équilibre est ici bien trouvé. »
« j’ai trouvé ça incroyable. »
« ça permet de se rendre compte de l’amplitude des préjugés autour de la maladie. »
« Je pense que c’est le roman des trois qui fait le plus réfléchir sur plein de choses, parce qu’il intègre aussi toute la réalité scientifique et historique sans rien romantiser. »
« La partie roman scientifique est vulgarisée à la perfection. »
« le lire est un plaisir. »
« La séparation extrêmement pertinente entre les parties donne un côté série, j’avais juste envie de lire “encore un épisode”.
« L’histoire est vraiment déchirante. »
« Il est vrai que quand on entend parler de sida on pense tout de suite à des histoires d’homosexuels atteints par la maladie (je m’attendais à cela au début). C’est la première fois que je lis le récit de personnes toxicomanes et d’enfants nés avec la maladie. Le livre m’a vraiment permis de gagner des points de vue très intéressants. »
« ils étaient tous [les personnages] touchants à leur manière »