Poings au T2G (présenté par le théâtre Nanterre-Amandiers) jusqu’au 12 février

Poings au T2G (présenté par le théâtre Nanterre-Amandiers) jusqu’au 12 février

 Texte Pauline Peyrade mes Céleste Germe

Vu par Marthe L.

Poings est une pièce de Pauline Peyrade en collaboration avec le collectif Das Plateau.

C’est l’histoire d’une jeune femme qui rencontre un homme lors d’une rave party. C’est l’histoire de leur “histoire d ‘amour” qui dégénère en relation toxique. C’est l’histoire de son ressenti, du bordel, de la culpabilité et de l’incompréhension qui la hantent et la déchirent. La pièce est découpée en 5 parties: “ Ouest, Nord, Sud, Points et Est” et suit cette jeune femme à travers ses expériences de violences conjugales, physiques et psychologiques. En effet, c’est une pièce presque en huis-clos dans la tête de cette jeune femme qui permet de comprendre l’enfermement et la perte de repères des victimes de violences conjugales. La pièce illustre les rapports de forces, l’humiliation et la manipulation qui s’immiscent et qui rongent l’esprit de la victime.

Les émotions intenses et contrastées  de la protagoniste se reflètent dans la structure de l’écriture de Pauline Peyrade. En effet, certains passages sont relativement brefs et composés de dialogues rapides entre la jeune femme et son conjoint; le reste de la pièce est constituée de longs monologues représentant les réflexions incessantes et désordonnées qui envahissent la victime.  C’est une écriture directe, crue et captivante. La pièce est plutôt courte, 1h30, mais le message heurte le spectateur de plein fouet.

La mise en scène et la scénographie influent également énormément sur l’impact de l’œuvre. En effet, deux énormes  miroirs occupent une grande partie de la scène et créent des réflexions oniriques permettant aux comédiens de se dédoubler et nourrissant donc l’aspect psychologique et surréaliste de la situation dans laquelle cette jeune femme est prise au piège . Pour ce faire, l’équipe a aussi beaucoup utilisé le son, la lumière et l’image vidéo. En effet, à plusieurs reprises, de longues musiques assourdissantes couplées de lumières stroboscopiques se mettent en route illustrant la désorientation de la protagoniste  et immergeant encore davantage les spectateurs dans l’histoire.

En conclusion, c’est une pièce touchante et d’une poésie tranchante. Le texte et la scénographie se complètent et créent une pièce qui nous entraine tout droit dans l’espace mental d’une jeune femme détruite par son conjoint.  C’est un texte intime, rempli de sincérité et de vérité, c’est ce qui en fait un texte important.

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