écrit et mise en scène par Edith Proust et Laure Grisinger
Vu par Berkant A.
Une pièce qui nous fait pleurer de rire : un clown hors-norme, son innocence et ses moments de folie…
Une figure clownesque seule sur scène : une figure drôle, attachante, de la joie mais aussi une métaphore déjantée, mégalomane et violente…
Georges est un clown qui est l’arrière arrière arrière petit-fille de Noé, son ancêtre. Ses mouvements innocents, la tonalité gamine de sa voix, ses dialogues absurdes, ses mimiques et gestuelles joyeuses et les jeux de mots font d’elle un être d’humour. Mais, son univers clownesque met l’accent sur la famille, un sujet intime, tout pur : “Avoir une famille c’est quand tu marches dans la rue t’as déjà tout un groupe autour de toi. T’as toutes ces têtes qui flottent. Là.”
A la quête d’héritage, Georges est au bout de la mer. Elle travaille pour réparer sa barque si enracinée dans le sol que des plantes y poussent. Les métaphores et les questions sur la romance et la jouissance préparent son arche. Comme les plantes qui poussent sur sa barque, elle sent que le temps est arrivé. Comme tous les autres membres de la famille, elle sent qu’elle doit partir.
Le monologue de ce drôle d’oiseau nous fait pleurer de rire. Par la fatigue, que le rire nous apporte, je ne pourrais plus essuyer mes larmes : les photos de ses ancêtres dans son album familial dont elle se moque, les blagues grotesques reliant ses anecdotes les unes aux autres, les peintures de ses membres de famille diverses qu’elle dessine sur les murs, ses gestuelles un peu charmantes, romantiques, mais aussi drôles, ses appels aux spectateurs d’imiter ses gestuelles, de reproduire des sons étranges et ses compléments souriants… La musicalité de la pièce renforce d’ailleurs le romantisme et l’atmosphère mélancolique. Cette figure clownesque chante, dévoile sa flamme de romantisme, et met sur son visage, notamment ses lèvres, toute la peinture fraîche restant sur ses mains. Elle est comme une figure imaginaire merveilleuse sortant d’un disque de gramophone. Elle, chantant, au milieu de la scène avec son costume tout blanc, sa voix mélancolique et douce-amère, mais encore gamine nous montrent son chemin vers l’arche : Romance et Jouissance.
Une expérience avec des blagues inoubliables ! À voir absolument !