Adieu la mélancolie au théâtre des Quartiers d’Ivry jusqu’au 8 octobre

Adieu la mélancolie au théâtre des Quartiers d’Ivry jusqu’au 8 octobre

mise en scène par Roland Auzet et adaptée par Pascale Ferran

Y aller:

Théâtre des Quartiers d’Ivry, Manufacture des Œillets, 1 place Pierre Gosnat, 94 200 Ivry-sur-Seine

Métro 7 Mairie d’Ivry, RER C Ivry Sur Seine, Bus 125, 132, 323

Adieu la mélancolie jusqu’au 8 octobre, de 7 à 24€: https://www.theatre-quartiers-ivry.com/saison/spectacle/adieu-la-melancolie.htm

Nos critiques:

Vu par Eden A.

Souvenir de la Révolution culturelle.

Cette pièce nous présente l’histoire de la Chine lors de la génération des gardes rouges sous Mao. Nous suivons principalement de jeunes gens qui étudient la vie de Luo Ying en voulant l’interpréter en pièce de théâtre. Alors que la représentation commence, chaque comédien prend conscience de ce qu’ils racontent et un débat s’ouvre sur l’immensité de ce récit et de son impact.

Adieu la Mélancolie traite de la vision culturelle et de la réappropriation de l’histoire d’un pays. De grands questionnements sont mis en cause. C’est une pièce très moderne (et qui parle de sujets importants qui touchent tout le monde). Elle nous montre la grandeur de la mémoire et l’impact qu’elle peut avoir sur un être humain. « Sous prétexte d’aller de l’avant, nous feignons d’avoir oublié. Dans notre société, personne n’est indemne », Luo Ying. J’ai trouvé intéressant de commencer la pièce par une projection des comédiens jouant dans le hall du théâtre. Le fait d’ajouter une chanteuse sur scène et de l’insérer avec les comédiens a ajouté de la tragédie au récit. La pièce est jouée en français et en chinois. Une mise en scène plus que parfaite et agréable à regarder, avec des comédiens qui on su nous prodiguer leurs idées philosophiques de l’image de leur souvenir. Dès le début nous sommes embarqués avec eux et remettons en cause notre vision du monde.

Nous ne sommes rien, soyons tout ! Un spectacle captivant.

Vu par Sara B.

La Révolution culturelle chinoise dans une mise en abyme questionnante

Un des thèmes principaux du spectacle est la mémoire, celle qui permet la reconnaissance et la connaissance de l’Histoire, ici, celle de la révolution culturelle en Chine. La mémoire permet également le deuil de temps passés complexes, souvent violents. La mémoire est présentée comme un devoir puisque le spectacle nous dit que si nous ne nous intéressons pas à l’Histoire, alors nous sommes voués à reproduire le passé.
Ce spectacle nous questionne sur la légitimité dans l’identité : le fait d’avoir étudié longtemps l’histoire de Chine permet-il d’affirmer que l’on est en partie « plus chinois » que certaines personnes de nationalité chinoise mais ne résidant pas en Chine ?
Ainsi on perçoit la nostalgie de ceux qui ont quitté leur pays d’origine dans de touchants portraits qui sont réalisés dans une sorte de petite interview des comédiens qui racontent leur histoire devant une caméra.
Le dynamisme de la pièce est à relier à sa modernité puisque les supports et décors varient beaucoup et l’usage de nouvelles technologies est fréquent : sur un écran géant sont projetées des vidéos, des arrières plans, des images de la révolution, des captures d’écran d’appels vidéos, etc…
La couleur rouge est souvent prédominante sur la scène (les habits des comédiens, le sol ou les lumières) et apparaît comme le symbole du socialisme du régime de Mao. Mais c’est aussi la couleur de la révolution, de la révolte, de ces mots sur les affiches placardées aux murs pour s’opposer au régime. Le rouge c’est aussi la colère, qui se perçoit aussi dans la musique agressive, très bruyante. Peut-être aussi une musique libératrice puisqu’auparavant interdite sous le régime de Mao, une des comédiennes parle ainsi ironiquement de « conservatoires sans musique ».
La méconnaissance des enjeux politiques peut rendre le spectacle moins accessible, mais il peut permettre aussi de découvrir une partie de l’Histoire méconnue et souvent tue.

Un spectacle à découvrir pour sa beauté et pour son enjeu mémoriel.

 

Vu par Luna R.

Un voyage spatio-temporel qui nous cultive, nous fais réfléchir et nous émeut à la fois.

Pour vivre cette expérience, allez voir Adieu la mélancolie !

Grandes projections, chanteuse, batterie à fond, tout en étant introduit au choc qu’a provoqué la Révolution culturelle au chinois d’aujourd’hui et les leçons qu’ils doivent en tirer de celles-ci, c’est ça Adieu la Mélancolie.

Plusieurs fondements se posent : comment exercer le devoir de la mémoire pour que l’histoire ne se répète pas, quels leçons pouvons nous en tirer, quel est le regard que nous, occidentaux devons avoir sur la chine d’aujourd’hui, sur le maoïsme.

Tout cela avec une mise en abîme qui nous fais découvrir les comédiens et leur rapport à cette histoire.

Un choc culturel et immersif !

 

Vu par Philéas B.

Adieu la mélancolie, un spectacle immersif et passionnant.

A travers une scénographie magistrale et un jeu époustouflant des comédiens, cette pièce nous propose une brillante mise en perspective de l’histoire de la Chine en opposant le point de vue occidental et chinois. Un thème très complexe abordé d’une façon claire, sincère et simplement compréhensible.
C’est un véritable manifeste pour la construction d’une société où la modernité repose sur l’histoire, et qui lutte contre l’oubli d’une tragédie tabou mais sue de tous. Valoriser l’histoire pour aller de l’avant, tel est le message central autour duquel se construit la pièce.
A voir absolument.

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