Kaldûn au Théâtre des Quartiers d’Ivry

Kaldûn au Théâtre des Quartiers d’Ivry

♥♥  

Style : Spectacle musicale
On aime : #musique  #histoire
En deux mots : Entrecroisement de 3 faits historiques

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Théâtre des Quartiers d’Ivry / 1 Rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté

Nos critiques

Texte et mes Abdelwaheb Sefsaf

Vu par Raffaela S.K., Nachwa M., Anouk F.A., Italo D. et Violette M.

 

Une mêlée d’histoires aussi émouvantes que dénonciatrices, le tout en musique !

Kaldûn est une pièce musicale écrite et mise en scène par Abdelwaheb Sefsaf. Elle comporte une diversité d’interprètes : cinq comédien.nes, un danseur et slameur et enfin neuf musicien.nes de l’Ensemble des Musiques Anciennes, qui, par l’art, nous plongent dans un passé obscur.

On voyage de Béjaïa à la Nouvelle-Calédonie, en passant par la Commune de Paris pour découvrir trois personnages, “trois peuples, trois révoltes, trois continents” (Abdelwaheb Sefsaf). Aziz est un Kabyle qui a participé à la Révolte des Mokrani, déporté en Nouvelle-Calédonie. Louise Michel est une figure emblématique de la Commune de Paris, qui prône la démocratie directe et qui fut aussi déportée en Nouvelle-Calédonie. Enfin, Ataï est un chef Kanak, qui “incarne l’âme de la révolte” contre le pouvoir colonial en Nouvelle-Calédonie.

Les éléments les plus frappants de cette pièce sont ses décors et sa musique, toujours plus créatifs et beaux. Des grandes structures créent une scénographie changeante, entre l’exposition universelle de 1889, la Casbah de Béjaïa, une prison à Brest ou le bateau qui nous mène à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. L’Ensemble des Musiques Anciennes, qui est présent sur la scène avec les comédien.nes, nous partage un souvenir musical et ajoute un rythme à cette chronologie légèrement déroutante. En effet, cette pièce est dure à suivre à cause de ses nombreux personnages, qui ne sont pas forcément introduits et cela crée un désordre. Il y a certaines scènes que j’ai trouvées inutiles au déroulement de l’histoire et car elles sont seulement là pour un aspect comique, ce qui clash avec le message de la pièce.

Malgré des éléments désorientants, un hymne à la diversité qui dénonce la colonisation et la culture colonialiste blanche.

Raffaela S.K.

 

Kaldûn, une pièce théâtrale intense et captivante.

La performance de la compagnie Nomade in France et Canticum Novum, dirigée par Abdelwaheb Sefsaf, offre une plongée émotionnelle dans des périodes tumultueuses, de la Commune de Paris à l’insurrection Kanak. La narration, guidée par le personnage d’Aziz, se déploie à travers les continents, reliant des histoires de luttes et de combats pour la dignité humaine.

Les choix de mise en scène, costumes et musique contribuent à une expérience immersive, transportant le public de la Casbah de Béjaïa à la rade de Brest, de Nouméa à Belleville. Kaldûn réussit à créer une chronologie épique et intime, soulignant les parallèles entre les luttes de Louise Michel, Bou Mezrag El Mokrani et Ataï. La pièce transcende les frontières géographiques pour explorer les fondements de l’identité à travers des révolutions historiques.

L’utilisation habile de la musique ancienne, des comédiens et du slameur kanak Simane Wenethem enrichit la narration, créant une atmosphère où les tempêtes et les tourments résonnent. La pièce offre ainsi un regard poignant sur des moments cruciaux de l’histoire, célébrant la résilience et la quête de liberté.

Kaldûn se révèle comme une œuvre puissante, un pont entre les époques et les continents, nous invitant à réfléchir sur les luttes passées qui forgent notre identité présente.

Une expérience théâtrale qui résonne au-delà de la scène.

Nachwa M.

 

Kaldûn est une création inventée, dirigée et interprétée par Abdelwaheb Sefsaf. Il nous replonge à la fin du XIXe siècle en France après la Commune, en « colonie Algérienne » lors de la révolte de Mokrani, et en « nouvelle colonie Calédonienne ».

On suit l’histoire d’Aziz, de Louise Michel, de Bou Mezrag Mokrani et d’Ataï qui se rencontrent durant leur déportation en Nouvelle Calédonie. La pièce composée d’une quinzaine de tableaux montre l’Exposition Universelle, le trajet en bateau, la rencontre avec le chef kanak et les adieux en Algérie. Ce spectacle musical use de la musique pour manifester le lien qui unit ces révoltés victimes de la colonisation française. Les neufs musiciens nous accompagnent aux trois coins du monde. Avec eux, le slameur de Nouvelle Calédonie mime en dansant les paroles des chants au rythme des instruments orientaux. Les décors symboliques et colorés sont accompagnés par des images et des vidéos projetées, les costumes sont historiques, les mélodies et les chants sont lyriques et rythmés. On aime que ces personnages historiques et emblématiques d’insurgés soient incarnés, on les accompagne dans leurs périples à travers les mers et les cultures.

Ce spectacle total, populaire et engagé est un enchantement.

Anouk F.A.

 

Kaldûn, un spectacle touchant, prenant et dénonciateur.

C’est une pièce mêlant théâtre, musique et danse, se déroulant entre l’Algérie, la Nouvelle Calédonie et la mer. Le spectacle touche trois histoires : la révolte de Mokrani en Algérie en 1871, l’insurrection kanak en Nouvelle-Calédonie en 1878 et la commune de Paris en 1870.

Les décors sont faramineux par leurs tailles, leurs précisions et leur beauté. On peut observer un grand totem de plusieurs mètres de hauteur lors d’une scène puis une représentation métallique d’un crâne humain de plus de 2-3 mètres la scène d’après.

Les musiciens (violon, flûte, trombone, percussion…) sont d’une grande musicalité et réussissent à faire passer l’émotion facilement tout en gardant l’esprit de révolte de la pièce. Ils nous entraînent et donnent de la force aux scènes qui peuvent être tragiques.

La voix est aussi beaucoup mise en avant avec des chants arabes que j’ai trouvé magnifiques et percutants.

La danse prend une grande place dans la pièce, permettant de mettre des gestes sur les douleurs et les émotions des personnages.

J’ai beaucoup aimé cette pièce et je la conseille vivement, elle est inspirante et puissante.

Italo D.

 

Kaldûn est un spectacle écrit et mis en scène par Abdelwaheb Sefsaf.

Il raconte l’histoire de trois événements principaux : la commune de Paris, la révolte de Mokrani et l’insurrection kanak. On suit différentes figures importantes dans leur périple, et la bataille qu’ils mèneront toute leur vie.

Les costumes sont magnifiques, ils nous plongent directement dans l’histoire de la pièce et nous emportent jusqu’à la fin. La mise en scène est claire : on comprend le message que la pièce veut nous faire passer et elle nous instruit sur ces événements en donnant plus de détails. La musique et des touches d’humour, de beauté idyllique, viennent contraster avec l’aspect tragique de la pièce en y ajoutant un aspect poétique que les divers tableaux nous présentent, malgré ce sentiment d’impuissance qu’on peut éprouver à certains moments très triste du spectacle.

On retrouve au fil de la pièce un mélange de danseurs, de musiciens, et d’acteurs. Cela accentue les diverses émotions par lesquelles on passe au fil de la pièce.

J’ai vraiment apprécié la pièce dans son ensemble malgré quelques défauts et je n’ai pas vu passer le temps. Je ne peux que le conseiller si vous voulez connaître plus l’histoire derrière ces événements et ces figures importantes et passer un très bon moment face à ce spectacle lumineux, intelligent, et engagé.

Un spectacle fascinant, qui fait passer du rire aux larmes.

Violette M.

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