Jacques Offenbach mes Valérie Lesort
Une extravagance aux mille couleurs en parfaite adéquation au style de l’opéra bouffe : un grand moment !
Mêlant théâtre, chants, chorégraphies et musique dans un souci d’excentricité folle, La Périchole de Jacques Offenbach ne peut-être qu’honorée par la mise en scène de Valérie Lesort, les costumes de Vanessa Sannino, ainsi que la direction musicale de Julien Leroy !
Dès le lever du rideau, le spectateur se retrouve sur une place publique en pleine effervescence tout droit venue du Pérou. Des villageois aux tenues traditionnelles honorent le vice-roi de Lima, Don-Andrès, et se désaltèrent au Cabaret des Trois Cousines. Ce dernier souhaite passer « incognito » en vue de connaître l’avis des habitants à son égard. Deux artistes de rue, la Périchole ainsi que son amant Piquillo, arrivent alors sur scène et se mettent à chanter pour recevoir une ou deux pièces. Sans aucun succès, La Périchole abandonne sa quête, tandis que Piquillo décide de poursuivre son entreprise vers un autre lieu. Dès lors, Don Andrès refait son apparition et s’interroge sur les problèmes de la Périchole qu’il voit complètement désabusée. Séduit par son charme, il lui propose de lui venir en aide. Ne pouvant plus supporter la faim et l’inconfort, La Périchole cède à ses avances et rédige une lettre à Piquillo en lui expliquant son départ. Comment Piquillo réagira-t-il ? Quel sera l’avenir de la Périchole ? Un destin heureux est-il possible ? Rien ne peut le garantir !
Ce qu’il y a sans doute de plus impressionnant dans ce spectcale, ce sont les costumes qui sortent vraiment de l’ordinaire : la création stylistique des vêtements est absolument remarquable ! Accentuant le ridicule des personnages et créant un véritable humour autour de leur tenues, l’excès est manié avec élégance, ce qui marque une réelle audace artistique ! Les couleurs, bien que très vives, sont associées par tons, ce qui donne plusieurs tableaux à un même espace scénographique qui permet un contraste surprenant entre les personnages. La mise en scène est aussi très réussie : d’une place publique, à un décor de cour, jusqu’aux cachots, le passage d’un endroit à un autre est un alliage subtil qui fait avancer l’action de manière efficace. Les lumières accompagnant chaque lieu mettent en valeur les acteurs, ce qui est vraiment appréciable, notamment pour les parties chantées. La synchronisation des chorégraphies, de la musique, et de tous les acteurs qui sont parfois très nombreux sur scène, est également impressionnante pour le spectateur. De surcroît, les danses issues du French Cancan en fin d’acte sont une note en faveur d’Offenbach, et cela ne peut être qu’un bel hommage au compositeur.
C’est donc un magnifique Opéra Bouffe qui avec finesse, sait allier extravagance et cohérence à de très beaux chants , créant ainsi une harmonie très originale ! Bravo !
Coralie D.