ZOE au Théâtre de Belleville jusqu’au 29 février

ZOE au Théâtre de Belleville jusqu’au 29 février

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© Pascal Gely

Style : Théâtre contemporain
On aime : #scénographie  #jeu des comédiens #histoire
En deux mots : La construction d’une enfant de comédiens confrontée à un père bipolaire

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Théâtre de Belleville / 16 passage Piver 75011 Paris
Tarif : Billetterie / Pass culture accepté

Nos critiques

Texte et mes Julie Timmerman

Vu par Alice L. ,Sofia B. Carla LC, Marion J. et Candyce K.

Une pièce émouvante qui nous fait monter les larmes aux yeux.

Cette pièce nous plonge dans l’histoire de Zoé, fille unique d’un couple de comédiens, dont le père est atteint de troubles bipolaires.
Du début à la fin, on est captivé par cette pièce qui nous fait ressentir des émotions fortes et complexes face à la situation tragique d’un père qui à la fois aime sa fille mais la détruit. On assiste à un décalage entre des moments légers et drôles, apportés notamment par l’enfance et l’insouciance de Zoé et de son ami Victor, et des moments très graves, qui nous font ressentir de la compassion pour les personnages très attachants. On peut saluer la justesse du jeu des acteurs qui réussissent à nous transmettre leurs émotions avec intensité. Leur polyvalence est également impressionnante : par exemple, un des acteurs joue à la fois Victor à différents âges, un psychologue et une grand-mère acariâtre. Entre deux rôles, on le reconnaît à peine, c’est comme s’il s’était métamorphosé, grâce également à un remarquable travail sur les costumes. De plus, les acteurs de Victor et Zoé, bien qu’ils soient adultes, arrivent à jouer des enfants, puis adolescents, de manière très crédible.
D’autre part, on aime le fait que l’histoire soit transmise  à travers le point de vue d’une Zoé enfant, ce qui accentue le côté tragique,  mais également à travers le point de vue d’une Zoé adulte, la narratrice, qui est la seule à briser le 4ème mur, pour nous apporter son recul.
On peut en outre souligner la dynamique de la pièce : toutes les scènes s’enchaînent de manière très fluide, le spectateur comprend immédiatement les changements de lieux, d’époque, de situation familiale, grâce à des éléments de costume, de décor, à des sons comme la sonnerie de l’école, et grâce au jeu des acteurs qui nous font passer d’une scène à l’autre en un instant de façon très claire.
Enfin, il est remarquable que la crise familiale soit visible sur scène : tout au long de la pièce, le décor semble évoluer en miroir de la situation familiale.

Une pièce d’une grande sensibilité, à voir absolument !
Alice L.

Zoé, le récit d’une construction, entre larmes et bonheurs !

Cette pièce offre une réflexion profonde sur les relations intrafamiliales lorsque quelqu’un est atteint d’une maladie psychique.

Zoé a été écrite et mise en scène par Julie Timmerman, qui est actrice, metteuse en scène et dramaturge. Elle commence sa carrière dans les années 1990 en jouant dans les films de Yves Robert. Elle joue par la suite dans des pièces de théâtre avant de rentrer à l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes) en 2002. Suite à ça elle fonde la compagnie Idiomécanic Théâtre et met en scène ses propres pièces dont notamment Un démocrate et Bananas (and kings). Zoé c’est un récit à la première personne, une adresse au public à travers laquelle le personnage éponyme conte son histoire de ses 4 à 40 ans. Son histoire est rythmée par les phases maniaques et dépressives de son père bipolaire, la séparation de ses parents, sa propre  rupture avec son père. Et tout au long de son histoire tumultueuse, elle est accompagnée de Victor, un copain d’école qui deviendra son compagnon de route et de théâtre.

C’est une pièce succincte, qui ne dure qu’une heure et demie, mais qui est très dense et qui montre quand même la construction de cette petite fille devenue femme, Zoé, qui va suivre les traces de ses parents et devenir comédienne. Une réflexion sur la maladie mentale et ses impacts sur la cellule familiale, mais pas que… C’est aussi une réflexion, ou plutôt une mise en abyme du théâtre. Qu’est ce que c’est de jouer ? Comment en vient-on à vouloir monter sur scène ? Quelles histoires et quelles personnes construisent notre imaginaire ? Ce sont toutes ces questions que pose Zoé, et elle donne quelques réponses à travers son vécu qu’elle nous expose. De plus, la mise en scène et le jeu d’acteur tissent subtilement la toile de l’héritage que nos parents nous lègue, et la transmission de leurs angoisses, enthousiasmes, leur joies et leurs colères à nous, leurs enfants. Cette pièce pose aussi la question de comment nous prenons soin des personnes atteintes de maladies psychiques et comment elles sont causées.

Un spectacle à découvrir qui raconte une histoire particulière mais qui provoque un écho chez les spectateurs.

Sofia B.

Zoé, le monde chancelant de Julie Timmerman.

Dans Zoé, Julie Timmerman ouvre au grand public les portes de son intimité : elle tente de raconter ce qu’elle a vécu avec son père atteint de troubles bipolaires afin de comprendre l’impact que celui-ci a eu sur la personne qu’elle est aujourd’hui : «je vais chercher l’enfant que j’étais pour comprendre la femme, la mère, l’artiste que je suis devenue ».
Zoé est la fille unique d’un couple de comédien et grandit avec ses deux parents dans les années 80. Entre « jours de terreur » et « jours de merveilles » , Zoé tente de se construire dans une atmosphère familiale bancale avec un père instable mentalement et une mère dépassée par les événements. Son père alterne sans cesse et sans raison apparente entre phase de joie créatrice, et moment d’abattement et ténèbres, discours incohérent et discours constructif, en répétant sans cesse les mêmes choses
J’ai adoré cette pièce. Je trouve que J.Timmerman a très bien su décrire la maladie ainsi que ce que peut ressentir une personne fréquentant une autre atteinte de tels troubles. Ce que j’ai trouvé le plus intéressant est le fait que Julie Timmerman a fait le choix de confier la narration à une Zoé de 40 ans qui décide d’utiliser les outils de théâtre (en somme le décor) pour se confronter à son passé. Le décor est alors un point essentiel dans la pièce, et j’ai trouvé qu’il servait le spectacle avec une grande justesse. C’est un spectacle extrêmement touchant qui nous emmène dans une folie grandiose, nous pensons devenir fou avec les acteurs. Ce qui m’a le plus touché est la force dont Zoé a dû faire preuve afin de s’émanciper de son père, et se déculpabiliser par rapport à sa situation. C’est difficile à accepter, mais elle ne pouvait pas le sauver, elle ne pouvait pas être l’héroïne de son père. Cette image d’acceptation et d’émancipation est d’ailleurs représentée de manière ingénieuse avec la métaphore du combat à l’épée que Zoé effectue à la fin de la pièce. Loin de tuer son père elle se sauve elle afin de pouvoir vivre pleinement sa vie.

Zoé est le récit d’une véritable émancipation, construction et recherche de soi. Comment parvenir à trouver sa place dans un monde où tout paraît fou est branlant ?
Carla LC

Zoé, un spectacle captivant au théâtre de Belleville !

Zoé est la fille unique d’un couple de comédiens, elle grandit avec un père atteint de troubles bipolaires et une mère qui tente de percer dans le théâtre et qui ne supporte plus son mari.
Comment vivre et grandir avec un membre de sa famille qui a une telle maladie et s’affranchir d’un père envahissant ?  C’est là tout le défi de cette pièce que Julie TIMMERMAN a réussi à mettre en lumière. Les comédiens sont excellents et la mise en scène travaillée au point que le désordre laissé sur scène (accumulation de papiers, rideaux déchirés, objets éparses poussés du pied…) suggère l’état d’esprit du père.
L’auteure nous invite à réfléchir sur la transmission et la capacité de s’affranchir de l’autorité paternelle lorsque celui-ci occupe tout l’espace, en le tuant symboliquement afin de prendre sa liberté.
Les scènes se succèdent et ne se ressemblent pas, passant d’une légèreté bienveillante à une gravité de situation, entre dépression et euphorie, mélangeant les envolées lyriques, les nombreuses références poétiques et littéraires, l’humour et la souffrance.

Un spectacle touchant et plein d’émotion, à voir absolument !
Marion J.

Une pièce intense en émotions

Zoé est la seule enfant d’un couple d’acteurs dont le père est confronté à des troubles bipolaires. Entre des jours de tumulte et d’émerveillement, elle cherche à saisir le monde et à forger son identité, épaulée par des figures extérieures telles qu’un camarade de classe et des professionnels de la santé mentale.
Un décor atypique et un texte profond, ce qui contribue à une expérience positive, le mariage de ces deux éléments renforcent l’impact émotionnel de la pièce.
Le monologue, intense, au début de la pièce, ouvre de manière forte sur la pièce.  Par ailleurs, J’ai apprécié la manière dont les comédiens s’approprient le plateau en plusieurs espaces, le jet de fumigènes et les lumières stroboscopiques qui concourent à percevoir l’ambiance électrique dans laquelle vivent les personnages. La musique et les textes de théâtre qui ponctuent la pièce permettent une approche créative et donne une profondeur au texte.

À voir absolument !
Candyce K.

 

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